L’Étude MILLON présente le seul portrait de Louis ANQUETIN représentant Lili GRENIER encore en mains privées dans la famille lors de la vente du 13 juin 2022 ...
Lily Grenier, la muse peinte par Louis Anquetin
LILI GRENIER
Muse des Impressionnistes
Adjugé 624 000 €
Louis ANQUETIN (Étrépagny 1861 - Paris 1932)
Portrait de Lili Grenier, 1889
C’est dans l’atelier du peintre Fernand Cormon, à Paris à la fin du XIXe, que de nombreuses rencontres créatrices, amicales et amoureuses se forment. En 1883, le jeune Henri de Toulouse-Lautrec y étudie et se lie d’amitié avec les peintres Louis Anquetin et Albert René Grenier. Un peu plus tard, ils rencontrent François Gauzi, également peintre et photographe qui réalisera des images de cette époque bohème, tant des portraits de ses amis que des mises en scènes de fêtes.
Amélie Sans, dite Lili Grenier, est un des modèles féminins les plus appréciés de l’atelier Cormon. Fille de riches commerçants montmartrois, elle est de nature enjouée et pleine d’esprit. Dotée d’une chevelure rousse, d’un teint de lait et de fines taches de rousseur, sa beauté est recherchée par les artistes. François Gauzi, dans son ouvrage « Lautrec mon ami » la décrit ainsi, « Lily Grenier, outre sa chevelure fauve et flamboyante était faite au goût du jour ; elle le savait et ces qualités la rendaient fière, sans gêne et pleine d’entrain. « – Ce qu’elle est rosse disait Lautrec » Souvent elle gaffait, ce qui le mettait en joie, une joie en dedans, dont il ne laissait rien paraître car il était bien élevé. »
Lili partage sa vie avec Albert Grenier au 3e étage de l’immeuble du 19 bis, rue Fontaine à Montmartre où Albert loue un vaste appartement. En juin 1884, Lautrec emménage un temps avec le couple et leur amitié perdure des années durant.
Edgar Degas est leur proche voisin, Lili pose pour le peintre. Des réceptions et soirées costumées sont organisées par le couple Grenier qui convie régulièrement amis artistes, peintres et comédiens, à festoyer au 19 bis. Les « mascarades » tant prisées par Toulouse-Lautrec sont immortalisées en images par François Gauzi qui raconte de joyeux travestissements « Lautrec devenait un apache un Japonais, un enfant cœur, et, grâce à la garde-robe de Lily, une danseuse espagnole jouant de l’éventail ». Une série d’images connues de Gauzi voit Lautrec s’amuser avec ses amis peintres Roger Claudon et Nussez, grimés en Orientaux. Lors de cette époque d’intimité partagée quotidiennement avec le couple Grenier, Lautrec désire vivement faire le portrait de Lili, laquelle émet des réserves selon Gauzi. « Si Lily se laissait volontiers photographier, elle n’avait jamais le temps de poser pour Lautrec. À la vérité, elle se méfiait du terrible pinceau du peintre impressionniste, dans la crainte de voir sur la toile son visage au teint éblouissant zébré de virgules jaunes, vertes ou violettes. »
Il peint cependant son portrait, assise en kimono japonais, un autre en buste et un portrait de face. Pour se mettre au vert et festoyer dans une ambiance champêtre, Lili et Albert se rendent régulièrement dans leur maison à Villiers-sur-Morin où ils y accueillent les amis de la butte, Louis Anquetin, Suzanne Valadon, Émile Bernard… Toulouse-Lautrec y séjourne à l’été 1885, l’hiver 1887, ainsi qu’en juillet 1887 comme l’atteste un courrier adressé à sa mère. Au cours de sa vie, Lili sera le modèle de Degas et également l’égérie et la maîtresse du peintre Albert de Belleroche qui la représente sur de très nombreuses toiles, en danseuse, au bain, dormant, portraits à la guitare, à l’éventail, la nièce de Lili…
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EN VENTE LE 13 JUIN 2022 SALLE VV.