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Recueil de cartes géographiques, un atlas présente l’état du monde, d’un pays ou d’une région, connu à sa date de publication. Objet historique mais aussi objet de collection, il regroupe les cartes de grands géographes, les découvertes des navigateurs, explorateurs, aventuriers, regroupées en un volume de façon composite ou éditoriale. Recherchés des collectionneurs et bibliophiles, les atlas peuvent être de petits trésors. Et si vous faisiez estimer le vôtre ? Gratuite, confidentielle et sans engagement, notre estimation se base sur les résultats des ventes aux enchères.
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Comment reconnaître un atlas ?
Histoire des Atlas
Le mot « atlas » reprend le nom d’un des Titans grecs. Atlas est chargé de porter la voûte céleste par Zeus, le punissant de sa rébellion. Il sera ensuite pétrifié par la tête de méduse et métamorphosé en l’Atlas, la chaîne de montagne d’Afrique du Nord.
Le premier atlas, recueil de cartes géographiques, date de 1585 et est réalisé par Gérard Mercator. Il s’agit d’une collection de cartes en plusieurs volumes. Les cartes suivent un ordre logique, en même format, avec une description du contenu cartographié. L’œuvre de Mercator n’est pas achevée à sa mort et son fils achève son œuvre en 1595.
En 1570 paraît le célèbre Theatrum Orbis d’Abraham Ortelius, considéré comme le premier atlas moderne. Il est suivi en 1578 du Speculum Orbis Terrae de Gérard de Jode.
Jusqu’en 1630, les cartographes ne parlent pas forcément d’atlas mais plutôt de Theatrum Orbis Terrarum (Théâtre du monde).
Les cartes rassemblées dans un atlas peuvent être généralistes (état politique et géographique) ou plus spécialisées (navigation maritime, cours d’eau et fleuves, théâtres de guerre, routes, pistes ou chemins de fer etc.). Afin de mieux informer le lecteur, l’atlas comporte des explications, des vues de ville, des textes descriptifs, des tableaux et parfois des graphiques.
Aujourd’hui, les cartes des plus célèbres atlas se vendent à prix d’or, surtout si elles sont anciennes mais l’atlas complet reste le graal.
L’origine historique des atlas
La cartographie connaît une longue période de stagnation au Moyen-Âge en Occident. Les cartographes de l’époque se contentent pour la plupart de recopier les cartes anciennes avant de les assembler dans un livre.
La Mappa Mundi de Hereford change la donne à partir du XIIIe siècle. Cet ouvrage s’apparente à une véritable encyclopédie visuelle et fourmille de détails liés à l’histoire, aux traditions, aux ethnies et aux croyances. Néanmoins, les cartes manquent de précision, les cartographes étant limités par les instruments de l’époque.
La redécouverte en Occident, grâce aux savants musulmans, de la Géographie de Ptolémée, traité composé vers l’an 150, révolutionne la cartographie médiévale. À partir du XIVe siècle, les géographes commencent à utiliser le système de localisation en longitude et en latitude de Ptolémée. Cette technique bouleverse également les méthodes de projection sur les cartes. Les cartographes appliquent alors plus rigoureusement les règles de trigonométrie dans leurs représentations.
Les particularités
Les atlas regroupent des cartes qui sont diverses et peuvent avoir plusieurs sources. Les cartes sont gravées ou imprimées, il peut en exister des versions différentes.
Il est parfois possible de dater un atlas en fonction de certaines cartes : la découverte des îles, les voyages en Océanie, les grands explorateurs ont permis aux cartes de s’affiner. Les cartes peuvent par ailleurs connaître plusieurs tirages ultérieurs en fonction de leur intérêt.
Quelques atlas mondialement célèbres
Chaque histoire contenue dans un atlas est unique en raison du contexte de son édition. Par exemple, le livre retraçant le troisième voyage de l’explorateur James Cook dans l’Océan Pacifique passionne les collectionneurs. Cet atlas révèle au public l’itinéraire d’un équipage chargé par le roi d’Angleterre de déterminer les points de passage au nord du Pacifique et d’évaluer l’étendue de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Cet atlas traduit en français et édité en 1785 raconte l’ultime expédition de l’explorateur anglais, qui meurt à Hawaï le 14 février 1779.
Le livre d’Abraham Ortelius Theatrum Orbis Terrarum : reconnu comme le premier véritable atlas moderne, ce livre de géographie est édité pour la première fois en 1570 en Belgique. La première édition comporte 70 cartes. Son auteur le publie à nouveau à cinq reprises, en ajoutant à chaque fois des références et de nouvelles cartes. Pour son livre, Abraham Ortelius se base sur les renseignements partagés par les grands explorateurs et cartographes européens de son époque. Les informations fournies par Gérard ou Gerardus Mercator et Luis Teixeira influencent particulièrement son travail.
Cosmographia Universalis ou La Cosmographie universelle, de Sebastian Münster. Il s’agit du premier atlas du monde rédigé entièrement en allemand. L’œuvre impressionne par sa précision et les détails qu’elle contient. Le cartographe y illustre les modes de vie des différents pays de l’époque. Les cartes sont même enrichies par des vues de ville annotées, dont certaines sont gravées sur du bois par des artistes comme David Kandel et Urs Graf.
Comment estimer la valeur d' un atlas ?
Pour estimer au mieux la valeur de votre atlas anciens ou récents, prenez en compte les facteurs suivants :
La renommée de son auteur
Le marché accorde plus de valeur aux ouvrages de cartographes célèbres ou de grandes personnalités de l’exploration. Les œuvres de James Cook, Mercator, Hondius et Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville ont une belle cote sur le marché. Ainsi la priorité est d’identifier correctement l’atlas que vous souhaitez faire estimer.
Les acheteurs accordent aussi de l’importance à l’histoire, la rareté et la beauté artistique d’un atlas. Son apport historique, sa place dans la culture et son rôle éducatif pèsent aussi sur son estimation.
Vous pouvez trouver des mentions en latin sur les cartes, lisez-les bien ! Elles indiquent le nom du sculpteur, du graveur, etc.
La présence de l’ensemble des cartes
Certaines cartes sont vendues seules car elles ont une valeur importante. Vous devez vérifier que votre atlas soit complet, on appelle cela collationner. Certains atlas sont dits « composites » : il s’agit de recueil de cartes diverses réunies à une période donnée par un collectionneur. Elles peuvent être de périodes variées et sans forcément de rapport thématique entre elles. Il faut en ce cas être d’autant plus vigilant pour identifier la carte rarissime qui peut se cacher au milieu d’autres tirages plus courants.
La date d’impression, l’ajout des couleurs, …
Les premières éditions des atlas sont souvent les plus recherchées. Vous devez rechercher la date de votre atlas, ou la date présente sur les cartes, en étant toutefois très vigilant en ce qui concerne les retirages voire réimpressions en fac-similé moderne de cartes anciennes
Dans les versions les plus anciennes, les cartes peuvent être colorées à la main, ce qui ajoute une belle plus-value. Observez vos cartes pour découvrir si elles sont imprimées en couleur ou colorées à la main.
L’état de conservation
Les collectionneurs privilégient en toute logique les recueils de cartes anciennes en très bon état et parfaitement lisibles. Ainsi pour estimer la valeur de l’atlas, l’expert recherche des signes d’usure, de déchirure, de tâches de moisissure ou autres salissures ou encore d’éventuelles réparations.
Pour conclure, vous devez rechercher sur votre atlas : le titre, l’auteur, l’auteur des cartes, la date de publication, l’éditeur. Avec ces éléments, vous pourrez vous renseigner sur les atlas vendus pour vérifier que le vôtre soit bien complet de toutes ses cartes. Examinez ensuite son état général qui vient pondérer l’estimation.
Les ventes record d’atlas
Les atlas anciens sont très recherchés par les amoureux d’histoire et d’exploration. Leur prix sur le marché de la collection varie de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros. En 2017, un exceptionnel livre de cartes de géographie du XVIIe siècle est adjugé 30 000 euros, lors d’une vente publique.
Atlas adjugés chez MILLON
En février 2023, la Maison de ventes aux enchères MILLON vend un livre intitulé « Atlas Novum » ou Atlas nouveau 20 000 euros. Les deux volumes renferment 204 cartes sur gravures et en double page. Même si les coiffes et les coins sont légèrement usés, ce trésor de cartographie recèle de magnifiques représentations des territoires des Empires, Monarchies et États du XVIIIe siècle. Des cartes de l’Empire d’Orient, de Bretagne, d’Autriche, des environs de la Mer Noire, de la Transylvanie et même du Port de Québec y sont présentes.
Dans la même vente, un Atlas Ortelius s’est vendu pour 19 500 euros !
En février 2022, un atlas composite du XVIIe siècle s’est vendu 50 000 euros. Il contient notamment la première version du Leo Belgicus et une carte des Flandres en forme de lion très recherchée.
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