3 mots sur : Niki de Saint Phalle

Sans formation académique, Niki de Saint-Phalle (1930-2002), membre éminent du mouvement du Nouveau Réalisme, demeure une figure incontournable de l'art contemporain.

Connue pour ses tableaux-performances « Tirs » réalisés en tirant à la carabine sur des poches de couleurs, réalisés en 1960 et pour ses imposantes sculptures « Nanas », elle est très vite propulsée au rang d'artiste mondialement reconnue.

À ce jour, ses œuvres embellissent des places emblématiques à travers le monde et sont exposées dans de prestigieux musées et des collections privées.

Niki de Saint Phalle porte de nombreux projets, dont beaucoup sont inspirés des réalisations de Gaudi. Elle nourrit le désir de créer un jardin dès 1965. Bien qu'elle collabore déjà au projet de la sculpture monumentale de Jean Tinguely appelée dans les bois de Milly-la-Forêt, elle se lance dans la concrétisation de son jardin propre : Le Jardin des Tarots à Garavicchio en Toscane. Cette entreprise, entièrement autofinancée, occupe l’artiste de 1979 à 1997.

En 1991, elle reçoit le 12e prix impérial Praemium, l’équivalent du prix Nobel dans le monde de l’art.

De 800 euros pour des œuvres multiples et jusqu’à 800 000 euros pour les grandes Nanas, les sculptures de Niki de Saint Phalle rencontrent un succès grandissant lors des ventes aux enchères.

Reconnaître une sculpture de Niki De Saint Phalle

En 1965, Niki de Saint-Phalle lance sa série de sculptures intitulée « Nanas », dont la célèbre Big lady, représentant des femmes tout en rondeur, et inspirée par la grossesse de son amie Clarice Rivers. Les premières œuvres de cette série sont conçues en papier mâché et laine accessoirisées de fils, de lacets et d’autres matériaux hétéroclites, dépourvus de couleur.

Progressivement, l'artiste introduit des teintes vives - bleu, jaune, rouge - et diversifie les matériaux utilisés avec de la résine, du polyester et du plâtre. Dès lors, ces couleurs éclatantes deviennent sa marque de fabrique et sont une caractéristique récurrente dans ses différentes séries de sculptures.

Depuis leur introduction sur le marché des enchères à partir de 1984, la valeur des « Nanas » ne cesse d’augmenter. Les records se succèdent, et les prix atteignent des sommets au cours des années 2000.

Si les nanas sont très caractéristiques de l’artiste, les broches, pendentifs, boîtes et autres le sont tout autant : des couleurs vives, des formes souvent rondes et presque enfantines : vous possédez peut être une œuvre de Niki de Saint Phalle de grand prix. 

Estimer la valeur d’une sculpture de Niki De Saint Phalle

• Les types de sculptures

Les Nanas occupent incontestablement une place de choix parmi les sculptures les plus convoitées de Niki De Saint Phalle. Leur valeur, sujette à une importante diversité, fluctue en fonction de paramètres comme la dimension, le thème, la rareté et l'origine de l'œuvre. À titre illustratif, la sculpture intitulée « Nana petit Gwendolyn I » trouve acquéreur pour 300 000 euros, un montant attribuable à sa rareté exceptionnelle.

Cette pièce, évoquant la maternité de l’amie de l'artiste, est exposée au musée de Tinguely dans la ville suisse de Bâle, lieu emblématique consacré aux célèbres Nanas.

Outre sa rareté, cette œuvre bénéficie d'une provenance prestigieuse, puisqu’elle est issue de la collection de Yoko Shizue Masuda, biographe de l'artiste.

Les représentations animalières qui trouvent une place singulière dans le bestiaire de Niki De Saint Phalle sont un ensemble d’œuvres qui attirent également l’attention. Les sculptures les plus célèbres sont monumentales et font l’objet d’un projet à part entière de l’artiste pendant des décennies.

L’Arche de Noé est une de ses créations les plus connues. Cet ensemble impressionnant de sculptures monumentales, conçu entre 1990 et 1994 pour le Zoo biblique de Jérusalem à Jérusalem-Ouest, se distingue par sa grandeur.

Commandée par la Fondation Jérusalem, cette œuvre remarquable comprend 23 animaux gigantesques revêtus de miroirs et de mosaïques. Ces sculptures animalières sont astucieusement rassemblées dans une représentation architecturale représentant une arche, à l'intérieur de laquelle serpente une rivière.

L’artiste propose une fabuleuse collection d'animaux imaginaires : un éléphant doté de traits de girafe, un dromadaire transportant son petit sur sa bosse, etc., évoquant l'univers enchanté des contes de fées.

• Les dimensions de l’œuvre

Les œuvres les plus cotées sont les sculptures monumentales, mais les pièces de petite taille d'environ 30 cm, affichent tout de même un prix d'estimation à partir de 10 000 euros. Les sculptures de taille moyenne peuvent valoir jusqu'à 25 000 euros, voire plus, tandis que pour les grandes figures, les estimations peuvent commencer entre 20 000 et 80 000 euros.

Les Nanas sont une vraie exception, dont le prix de départ pour une vente d’un exemplaire de taille moyenne peut atteindre 100 000 euros.

Certaines représentations animales au format moyen, comme les pièces de la série « Oiseau amoureux » peuvent être estimées entre 5 000 et 25 000 euros. C’est le cas d’un des 20 exemplaires d’un « Oiseau amoureux » vendu 5700 euros en 2018 à New York.

Les ventes record de sculptures de Niki De Saint Phalle

« Nana Danseuse Noire » ou « Grande danseuse négresse », vers 1968 est l’œuvre la plus chère de l’artiste. Il s’agit d’une sculpture-volume, une pièce unique des éditions Haligon, qui se démarque par sa taille exceptionnelle, avec une hauteur de 224 cm, une largeur de 139 cm et une profondeur de 60 cm. L’œuvre est vendue aux enchères à Paris 993 800 euros. Elle provient d’une ancienne collection de Roger Nellens en Belgique.

« Ana Lena en Grèce » est une autre sculpture-volume réalisée par Niki De Saint Phalle  entre 1965 et 1967. En polyester peint également, cette œuvre en édition unique est haute de 270 cm. Avec un prix au marteau de 779 000 euros lors d’une vente aux enchères à New York en 2006, l’estimation entre 389 000 et 545 000 euros est largement dépassée pour cette sculpture.

« La femme et l'oiseau fontaine » – 1967-1988 – arrive dans le top 3 de ce palmarès dédié à Niki De Saint Phalle. Il s’agit d’une sculpture géante de 350 x 300 x 210 cm en résine et polyester peint. Avec un prix d’estimation entre 300 000 et 500 000 euros, lors d’une vente aux enchères à Paris en octobre 2020, elle est vendue 550 000 euros.

Sculptures de Niki De Saint Phalle adjugées chez MILLON

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La maison MILLON détient également de belles adjudications en matière de sculptures de Niki De Saint Phalle.

- « Les baigneurs » de 1974, est une œuvre créée sur du polyester peint. Cette sculpture signée et datée sous la base mesure 44 x 47 x 32 cm. Elle provient d’une collection particulière de Tel-Aviv, et répertoriée sous le n° 06-1974A-174 dans les archives de la Niki Charitable Foundation à Chicago. Cette sculpture est un exemplaire de toute une série de sculptures appelées « baigneurs », qui sont toutes différentes. Leur nombre total réalisé par l’artiste est encore inconnu à ce jour par les archives de la Niki Charitable Foundation. Cette sculpture emblématique, estimée entre 20 000 et 30 000 euros est adjugée 30 000 euros ;

- provenant d’une collection particulière à Paris, Buddha réalisée en 2000 est une sculpture de 50 x 34,5 x 33,5 cm en résine et polyester peint, signée Niki et numérotée 4/8, avec l’inscription NA-9940-7 sous la base. Elle est estimée entre 40 000 et 60 000 euros et vendue 42 000 euros ;

- « Adam et Eve » ou « Le Couple » réalisée entre 1976 et 1986 est une sculpture de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Conçue en acrylique sur résine polyester et base en métal, cette œuvre qui provient d’une collection particulière à Paris mesure 75 x 25 x 14,5 cm. Elle est aussi répertoriée dans les archives de la Niki Charitable Foundation, Santee, Californie, et fait partie d’une série de 3 sculptures nommées « Adam et Eve », toutes différentes. L’œuvre estimée entre 40 000 et 60 000 euros est adjugée 43 000 euros ;

- Nana moyenne danseuse de 1968, est une sculpture en résine peinte avec un socle en métal, d’une dimension de 58 x 40 x 20 cm. Elle provient d’une vente aux enchères réalisée par une grande maison de vente aux enchères parisienne de décembre 2006, avant de figurer parmi une collection privée à Paris et d’être vendue par la maison Millon. L’œuvre estimée entre 50 000 et 60 000 euros s’est vendue 65 000 euros ;

- « Baigneuse » ou « Last Night I had a dream », 1968, est une sculpture en polyester peint avec un bas-relief inscrit « Niki » et portant le cachet Haligon au verso. Cette œuvre de 120 x 94 x 17 cm qui provient de la Collection de la Galerie Bonnier à Genève et d’une collection particulière à Paris est estimée entre 100 000 et 150 000 euros et vendue 130 000 euros.

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