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Technique de l'émail cloisonné
La Chine et le Japon s’approprient la technique du cloisonné, initialement importée d'Arabie au XIIIe siècle. Mais elle est largement adoptée et transformée en un art chinois à part entière.
Le cloisonné chinois est renommé à travers le monde pour ses décors et sa technique de fabrication ancestrale, se distinguant notamment du cloisonné japonais qui met l'accent sur l'émail au détriment de la richesse des motifs. Aujourd'hui encore, plus de 2000 artisans de la fabrique de cloisonnés de Pékin continuent de produire des œuvres remarquables.
Les pièces fabriquées selon cette méthode sont également désignées sous le terme de « cloisonné ». Ils produisent des vases, des bols, des assiettes, des brûle-parfums, des brûle-encens, des coffrets et des plateaux, tout en respectant les techniques artisanales ancestrales. Les avancées scientifiques permettent de perfectionner les colorants utilisés, pour ainsi obtenir une gamme plus étendue de tons et une meilleure gradation des couleurs.
Cette méthode complexe implique tout d'abord le dessin de motifs sur une surface métallique, généralement en cuivre ou en laiton. Ces motifs sont ensuite remplis d'émaux aux couleurs vives, avec surtout du bleu, du rouge, du vert, du jaune et du blanc, avant d'être soumis à une cuisson à haute température.
Comment estimer la valeur d’un cloisonné asiatique ?
Les prix des cloisonnés varie considérablement en fonction de leur date de création et de leur taille. En effet, les plus grands cloisonnés exigent un investissement important en termes de temps de travail, ce qui se reflète dans leur valeur sur le marché.
L’époque
Le cloisonné chinois remonte à la dynastie Yuan (1271-1369). La valeur des objets augmente généralement avec leur ancienneté. Mais les pièces de la dynastie Ming (1369-1644) et de la dynastie Tsing, extrêmement rares aujourd’hui sont les plus recherchées sur le marché des enchères. Le cloisonné atteint en effet son apogée à cette époque, notamment avec l'utilisation croissante de la porcelaine blanche comme support de base. Durant l'ère Ming, et principalement sous l’empereur Jingtai, les cloisonnés – appelés Jingtai Ian – sont non seulement fabriqués, mais aussi collectionnés et offerts aux empereurs, témoignant de leur prestige. Aujourd’hui, le prix des objets les plus vendus, comme les vases, varie beaucoup, entre 6 000 et 570 000 euros.
Pendant la dynastie Qing (1644-1911), bien que la qualité du cloisonné soit jugée moins raffinée, les objets en or cloisonné restent très prisés à la cour impériale à cette époque, et continuent de l'être par de nombreux collectionneurs encore aujourd’hui.
À l'instar de nombreux arts traditionnels en Chine, le cloisonné décline au début du XXe siècle, mais renaît avec l'avènement de la Chine nouvelle au milieu du XXe siècle.
Pour évaluer la valeur d'un objet en émaux cloisonnés, il est donc essentiel de distinguer l'époque de sa fabrication : Ming, XVIIIe siècle, XIXe siècle tardif, période moderne, etc.
La taille
Le cloisonné est un travail de dextérité et de patience et demande un grand souci du détail. La fabrication d’un objet peut nécessiter des centaines d’heures, en suivant 4 étapes bien distinctes : le travail de la matière de base, la pose des fils d’or, d’argent ou de cuivre pour constituer les traits des motifs, le sertissage de l’émail de couleurs diverses avant la cuisson à petit feu et le polissage. Plus la pièce est imposante, plus elle coûte cher. Mais tout dépend également de la provenance de l’objet, de son historique et de son état de conservation.
Les cloisonnés asiatiques peuvent être présentés sous formes et tailles très différentes. L’estimation dépend donc de la taille, de l’ancienneté, de la forme de l’objet et son état de conservation. Notez que les cloisonnés peuvent se vendre à plusieurs centaines de milliers d’euros.
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Les belles ventes de cloisonnés asiatiques
Un vase de type « gu », de la dynastie Ming, en bronze doré et orné d'émaux cloisonnés sur un fond bleu, est vendu aux enchères 565 000 euros. Sa décoration en polychromie met en valeur des motifs de pivoines, de lotus et de rinceaux feuillagés. À l'intérieur, des feuilles de
palmes et des fleurs ajoutent à son élégance. La base du vase est scellée par une plaque en bronze doré, portant des gravures représentant un « yin-yang » et un double « vajra », indiquant qu'il s’agit d’une commande pour un temple taoïste. Une étiquette en papier sur l'objet comporte la mention « yu an yi bai ... hao », le numéro d'ordre des collections pour une commande impériale.
Un vase cornet de Chine, datant du XVIIIe siècle, conçu en bronze doré et orné d'émaux cloisonnés sur fond bleu est adjugé 496 000 euros. Il présente une riche décoration en polychromie avec des motifs de fleurs de lotus et de rinceaux feuillagés. Ses détails ciselés en relief comprennent des frises de pétales à la base et sur l'épaulement, soulignés par une frise de motifs géométriques. Sur le revers de la base, la marque Qianlong à quatre caractères est présente, confirmant l'authenticité et la valeur historique de l'objet.
Une exceptionnelle gourde en bronze doré et émaux cloisonnés, originaire de Chine et datant de la dynastie Qing, portant la marque de l'époque Qianlong est adjugée 257 000 euros. Reposant sur quatre petits pieds cylindriques, elle présente un corps bombé orné d'un premier registre de fleurs et de rinceaux sur fond bleu en bas, suivi d'une frise de pétales stylisés, puis de lotus et de rinceaux feuillagés sur fond blanc. Son col évasé est agrémenté de frises de fleurs et de rinceaux sur fond bleu, blanc et rouge, tandis que son couvercle bombé est émaillé de fleurettes sur fond bleu, avec une prise en bronze doré en forme de dragon. Deux chilong au corps mouvementé en bronze doré se trouvent de part et d'autre du col. La base est émaillée de quatre lotus, de rinceaux et de fleurettes, entourant une marque à quatre caractères Qianlong gravée dans une plaque carrée en bronze doré.
Cloisonnés asiatiques adjugés chez MILLON
Les objets anciens authentiques ont beaucoup de valeur sur le marché des enchères. Découvrez quelques exemples de nos adjudications à des prix variés.
Un vase à fleurs en émaux cloisonnés de forme cylindrique orné d'un poème en Lishu daté de l'année Yi Wei du règne de l'empereur Qianlong, correspondant à 1775, est vendu aux enchères 78 000 euros. L'objet comporte deux sceaux, ceux de l'Empereur Qianlong, marqués Qian et Long. Il est décoré en rouge cloisonné sur un fond turquoise, avec des motifs de glace brisée et de fleurs de prunier. Des rinceaux de lotus s'étendent en frises sur les deux extrémités. Ces dernières sont surmontées de frises en bronze doré ornées de grecques gravées. La base présente un décor d'un trigramme entouré de dragons jaunes sur fond turquoise. À l'intérieur du col, trois accroches en bronze servent à fixer le couvercle dôme, qui arbore un décor cloisonné de vagues alternées avec cinq trous pour accueillir les fleurs.
Une plaque de forme rectangulaire en bronze doré et émaux cloisonnés, à décor de tchitrec de paradis volant sur fond de svastika et de bleu turquoise, surmonté d'un médaillon contenant un poème sur les fleurs de l'automne est adjugée 57 000 euros. L'objet est signé « Yu Minzhong », surnommé Shuzi, ministre lettré sous Qianlong ;
Une importante paire de jardinières en bronze doré et émaux cloisonnés de forme rectangulaire est vendue 40 000 euros. Le pourtour en bronze doré est entièrement ciselé de rinceaux et fleurs et renferme des médaillons comprenant des incrustations de turquoise et de coraux prenant la forme de dragons pourchassant la perle sacrée stylisée. Les cols sont ornés d'une frise grecque. Chacune des jardinières repose sur une base rectangulaire à quatre pieds en émaux cloisonnés ;
Un couple de lions bouddhiques en bronze doré formant un pendant sur leurs socles en bois sculpté, ornés de plaquettes en émaux cloisonnés est vendu 25 000 euros.
Notre équipe d’experts spécialistes en art d’Asie, est là pour mettre à profit sa vaste connaissance du marché afin d’estimer gratuitement votre objet réalisé selon la technique du cloisonné asiatique. En utilisant notre formulaire en ligne, vous pouvez obtenir facilement une estimation pour votre œuvre d'art. Nous disposons de bureaux à travers toute la France, pour vous accueillir pour un examen physique de votre objet. Nous organisons régulièrement des journées d'estimations gratuites dans toute la France et dans les pays voisins.
