Le chef d'œuvre de Lê Quoc Lôc (1918-1987) adjugé à 1 175 000 euros lors de la vente spécialisée en ARTS DU VIETNAM du 21 octobre 2021 !
Chef d'œuvre du maître laqueur Lê Quốc Lộc
La famille KRAEMER en Indochine
Après avoir perdu la guerre de 1870, la France cède l’Alsace et la Lorraine aux Prussiens. La famille KRAEMER, native de Wissembourg, refuse la colonisation prussienne et décide de quitter l’Alsace en 1872.
Après quelques années passées en région Bourgogne-Franche-Comté, Charles Joseph KRAEMER décide d’aller vivre dans une des colonies que possède la France : l’Indochine. Il s’installera à Hanoï et en 1908, lui et To Thi Loï donneront naissance à Henri KRAEMER.
Henri KRAEMER fera carrière dans la chancellerie militaire et sera notamment Greffier au Tribunal Militaire de Hanoï, plus haute juridiction de l’Indochine (nous sommes dans une colonie…).
C’est dans cette ville qu’il épousera Nguyen Thi Laï, commerçante en or et en opium (commerce au moins toléré si ce n’était légal à cette époque). Elle lui fera acquérir ce paravent en 8 panneaux de Lê Quoc Lôc directement auprès de l’artiste encore peu connu et quelque peu dans le besoin à cette époque-là.
En 1953, l’armée française se retrouve en grande difficulté en face des troupes VietMinh, luttant pour l’indépendance du Vietnam.
Le gouvernement français décide alors de rapatrier les familles des militaires français. La famille de Henri KRAEMER quitte l’Indochine et s’installe dans un premier temps à Perpignan, alors que lui-même restera sur place encore plusieurs mois en attendant son affectation définitive, qui sera Bayonne. C’est ainsi que la famille s’installera définitivement à Biarritz.
Tout au long de ce périple, le paravent accompagna la famille, et ne connut donc qu’un seul propriétaire, de sa sortie de l’atelier de l’artiste à Hanoï à son arrivée au Pays Basque.
Sur le chemin du temple Cambodgien, 1943.
Paravent acquis auprès de l’artiste et conservé par descendance.
