CHINE, Dynastie Ming, Epoque Wanli (1572-1620)
Rare jarre couverte à décor dit "Aux Cent Daims"
En porcelaine, de forme ovoïde à fond plat et col court, présentant un décor dit "aux Cent daims, "en bleu de cobalt sur fond blanc d'une horde de cerfs, biches et daims, évoluant dans diverses positions dans un paysage s'entendant sur l'ensemble de la panse, peuplé par les arbres et les rochers, une rivière parcourant l'ensemble. Un décor de frises de pétales de lotus stylisées bordant la base, le couvercle bombé à décor de daims. Avec monture européenne à la base et au couvercle.
Hauteur : 91 cm
Diamètre : 38,5 cm (au col)
Provenance : Ce vase faisait originellement partie d'une paire, qui appartenait à la famille Dubief au début du XIXème siècle, puis transmis par descendance à la famille Hardy, à Paris.
Ce type de décor, particulièrement apprécié et produit sous le règne de l'Empereur Wanli (1572-1620), témoigne de la sophistication et du raffinement des productions impériales de cette période. Le mot "daim", joue sur l’homophonie de son nom chinois "lu", qui signifie l'émolument, également symbole de prospérité et voeux d'honneur pour les officiels. Ce type de productions fut donc privilégié par l'Empereur, les vases offerts aux officiels méritants, en remerciements pour leurs services. Les daims et les cerfs sont également symboles de longévité, en faisant l'un des animaux attributs du dieu de la longévité Shoulao, et sont souvent représentés avec une branche de champignon lingzhi dans leurs gueules, la plante portant également cette symbolique de voeux de longue-vie. Les modèles réalisés sous la dynastie des Ming furent produits en émaux bleu de cobalt sur fond blanc, tel que notre modèle, mais également en émaux cinq couleurs, dits "wucai". Ce thème des Cent Daims devint encore plus populaires sous la dynastie des Qing, et reçu les faveurs de l'Empereur Qianlong - grand amateur de la chasse aux cerfs-, et qui en fit produire plusieurs modèles à décor en émaux polychromes, fabriqués pour sa cour dans les fours impériaux de Jingdezhen.
Comparatifs :
Une paire de potiches similaires référencée au musée de Stockholm, offerte à la Reine Christine de Suède (1626-1689) par une ambassade portugaise, en 1640, sous les numéro d'inventaire CXV-1586 et CXV-1587).
Un modèle en émaux Wucai présent dans l'ancienne collection de Ernest Grandidier du Musée Guimet à Paris, sous le numéro d'inventaire G4850.
Un modèle de l'époque Qianlong présent dans les collections du MET Museum à New-York,sous le numéro d'inventaire 17.120.195.