Le street art

Le street art, littéralement l’art de la rue, apparaît dans les années 1960 aux États-Unis. On en attribue la paternité à Cool Earl et Cornbread, les murs de la ville se couvrent progressivement de figures et de messages peints à la bombe. Il est issu d’un mélange d’influences culturelles, sociales et politiques et est une forme d’expression artistique hors des institutions traditionnelles.

Le street art inclut le graffiti mais aussi les « arts de la rue » comme des affichages, des pochoirs, des collages, etc.

Keith Haring est une figure importante du street art dans les années 1980 avec ses dessins emblématiques cernés de lignes noires. Ses œuvres reflètent souvent des thèmes forts comme l’apartheid, le sida, la sexualité, …

Un autre artiste important est Jean-Michel Basquiat, sous le nom de SAMO, en combinant des éléments graffiti, de dessin et peinture.

Aujourd’hui, le street art se retrouve dans toutes les grandes villes du monde et s’illustre par la variété des styles employés par les street artists pour faire passer leur message. Le street art ne se limite pas en effet à une représentation visuelle ou une inscription réalisée sur la voie publique. Chaque œuvre est un manifeste destiné à être vu par tout le monde. Le lieu fait lui-même partie du message à transmettre. 

Comment reconnaître du street art ?

Le terme « street art » désigne un large panel de procédés de peintures, gravures, graffitis et autres dessins artistiques apposés dans un milieu urbain. Les techniques et pratiques varient selon les pays, mais aussi selon les graffeurs et selon les idées véhiculées par l’artiste.

Les techniques de fabrication

- Les fresques murales

Les fresques murales constituent sans doute la technique la plus répandue et la plus reconnue du street art. Elles ornent les façades et les murs des grandes villes. Ces peintures issues de l’art urbain laissent transparaître les sensibilités et les styles des artistes, par leurs couleurs et leurs motifs. Elles poursuivent toujours les mêmes objectifs ou presque, à savoir : susciter la contemplation, inciter à la réflexion, provoquer le rire ou la stupéfaction, porter à la rêverie et surprendre le spectateur.

Les fresques murales existent en différents formats – entre les figures géantes et les représentations simples sur un carrelage —, et dans des nuances de couleurs très vastes. Les artistes les dessinent à l’aérosol ou avec de la peinture acrylique appliquée au rouleau, au pinceau ou à la brosse.

Les graffeurs modernes utilisent principalement les systèmes airless, des pistolets qui projettent la peinture à haute pression. Avec cette technique, ils recouvrent une grande surface de mur ou de sol en un temps record, ajoutant ainsi davantage de performance à leur art.

Plusieurs fresques murales marquent la scène du street art. Le Jules César de 20 mètres de Diego As réalisé à Lugo, en Espagne en 2021 et la fresque « Mon Dieu, aide-moi à survivre à cet amour mortel » de Dmitri Vrubel, peinte sur le mur de Berlin, en font partie.

- Les collages

Moins pratiqués que les peintures et les tags, les collages sont de plus en plus populaires ces dernières années. Cette technique est utilisée principalement par des artistes comme Ernest Pignon-Ernest. Elle consiste à réaliser une figure artistique sur du papier, lequel est ensuite collé sur un mur ou un autre support urbain.

L’artiste peut superposer un ou plusieurs autres collages sur une œuvre en place, pour lui donner plus de volume ou ajouter des nuances de couleurs. À la différence d’une fresque et d’un graffiti, le collage s’enlève facilement et peut se faire au grand jour, au vu et au su des passants.

Le street artiste est l'un des plus grands ambassadeurs du collage. Ses oeuvres, toujours spectaculaires, lui ont permis de faire disparaître la Pyramide du Louvre en 2016, de célébrer la réunification allemande à la porte de Brandebourg par « Freedom » en 2018 ou d'installer un vaste canyon photographique devant la tour Eiffel en 2021.

Parmi les précurseurs en France, citons Hains et Villeglé.

- Les installations et céramiques

Les céramiques et les installations urbaines sont une technique basée sur l’implémentation de petites sculptures ou d’objets en céramique qui semblent interagir avec le paysage urbain. Les artistes comme Ememem et Invader, auteur entre autres de la célèbre PA_689 et de L'OS de l'espace - en sont les figures de proue. Ces œuvres abstraites et parfois interactives s’inspirent souvent d’éléments ou de personnages de la culture pop, de la vie quotidienne et de l’univers des jeux vidéo.

- Les pochoirs

Le pochoir est sans doute LA technique préférée des artistes urbains. C215, Jef Aérosol, Blek le rat et Banksy réalisent la plupart de leurs œuvres par ce procédé. Ce dernier consiste à projeter de la peinture acrylique ou une bombe de peinture aérosol autour ou à travers un motif découpé dans un cache.  Un pochoir se fait sur différents supports, entre le métal, le papier, le PVC, un carton et, évidemment, les murs ou les panneaux de signalisation urbains.

Voici quelques pochoirs connus au-delà de la communauté du Street Art : le « Shuuuttt » de Jef Aerosol près du Centre Pompidou, « La petite fille au ballon » et « Le Lanceur de fleur » de Banksy.

Les particularités

La pratique du street art est encore aujourd’hui illégale, même si certains artistes voient leurs œuvres protégées. Le mouvement ne suit aucune règle précise. Les artistes cherchent plutôt à s’affranchir des normes et des injonctions de l’art traditionnel et de la société dans sa globalité.

Difficile également pour les artistes intervenant dans la rue d’exister le marché de l’art, de nombreux artistes produisent donc des toiles, collages ou autres, à côté de leurs œuvres street art. Ce sont ces œuvres que l’on retrouve sur le marché des ventes aux enchères et que l’on peut coter.

Pour les œuvres « trouvées » dans la rue, l’amateur doit se méfier : elles ne sont pas sa propriété ! Par exemple, en 2014, l’œuvre de Banksy « Street Labour » figurant un enfant travaillant, créée en 2012, a été présentée à la vente après que le mur sur lequel était l’œuvre a été découpé. Face aux contestations, le propriétaire du mur a remis l’œuvre à son emplacement d’origine, en effet, il est également nécessaire de garder intact le droit d’auteur de l’artiste. 

Estimer la valeur d’une œuvre street art

• L’identité de l’artiste

Le parcours et la formation artistique de l’auteur déterminent évidemment le prix d’une œuvre de street art. La création d’un mastodonte comme Banksy est forcément mieux cotée que la réalisation d’un artiste émergent, peu connu des collectionneurs et de la communauté du street art. Ainsi, pour estimer la valeur d’une œuvre, il est crucial de s’intéresser aux autres réalisations du créateur, sa réputation et ses revendications sociales/politiques, sa place sur le marché.

• L’œuvre elle-même

Au-delà des seules caractéristiques physiques, un graffiti ou une fresque murale a une valeur plus ou moins importante en fonction de son contenu, de son message, de son authenticité et de sa provenance.

• Son état de conservation

Un pochoir ou une fresque en milieu urbain se dégrade assez rapidement. Son état de conservation pèse ainsi sur son sa valeur. L’emplacement et la situation légale de l’œuvre - ou de l’artiste - sont aussi des facteurs susceptibles d’influencer la cote d’une peinture murale, d’un tag ou d’un graffiti.

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En tenant compte de son état de conservation et de la cote de l’artiste, nous proposons une estimation de votre œuvre sur le marché de l’art à ce jour. Nous pouvons également vous accompagner pour la vente de cette œuvre. 

Les ventes records de Street Art

De plus en plus visibles, les œuvres de Street Art voient leur cote grimper depuis quelques années. De nouveaux records de vente poussent les galeries et les artistes à aller plus loin dans leurs créations et leurs revendications. Les œuvres suivantes ont particulièrement marqué les esprits :

1- Love is in the Bin

Cette toile de Banksy crée la stupeur en 2018 en s’autodétruisant peu après avoir été vendue aux enchères. En octobre 2021, elle est revendue à 21,8 millions d’euros à Londres.

2- « Le Parlement des Singes »

Cet autre tableau de Banksy, montrant un Parlement britannique peuplé de chimpanzés, est vendu 11,1 millions d’euros en 2019, en plein débat sur le Brexit.

3- Keep it Spotless

Ce chef-d'œuvre de… Banksy, encore, et de Damian Hirst est adjugé 1,8 million de dollars en 2008.

4- Hong Kong Phooey

Cette mosaïque en céramique de l’artiste français Space Invader représente Hong Kong Phooey, un chien masqué qui pratique le kung-fu.

D’autres artistes figurent dans le top des artistes street art : Shepard Fairey, Invader, JR, Blek le Rat, Stik, Swoon, C215, Invader, Blek le Rat, Miss Van, Jonone, Krikri, Jef Aérosol, Monckey Bird… 

Oeuvres street art adjugées chez MILLON

- Une œuvre sans titre de Jonone créée en 2013, par une technique mixte sur papier signé, daté et situé Paris en bas à droite, estimée entre 8 000 et 12 000 euros, adjugée 9 500 euros en mars 2016 ;

- « Le Concert » de Krikri réalisé en 1988. Cet acrylique sur toile est découpé, monogramme, signé et daté en bas à droite. L'œuvre est estimée entre 12 000 et 18 000 euros et vendue 15 000 euros en juin 2019.

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