Yayoi Kusama (née en 1929) : cote et prix

Yayoi Kusama est une artiste contemporaine japonaise réputée sur le marché de l'art. Ses œuvres, peintures ou sculptures, en passant par les dessins, aquarelles et multiples, se vendent à des prix variant considérablement. Certaines œuvres dépassent régulièrement les millions d’euros en vente aux enchères à Paris et dans le monde.

Estimation des oeuvres de Yayoi Kusama par catégorie

Les œuvres de Kusama sont particulièrement prisées à Hong Kong, au Japon, aux États-Unis, en Corée et en France, avec une prédominance des ventes en galeries et aux enchères. Les peintures représentent 76% des ventes tandis que les sculptures comptent pour 14%.

La cote actuelle de Yayoi Kusama sur le marché

1. Peintures

Le prix des peintures de Kusama, souvent caractérisées par ses motifs répétitifs de pois et de filets, varient entre 1 300 euros et 8,3 millions d’euros. Le record pour une peinture est "Untitled (Nets)" (1959), une œuvre clé qui illustre le début de son exploration des motifs de filets, vendue pour 8 390 624 euros chez Phillips à New York en 2022. Ces peintures sont très prisées non seulement pour leur esthétique mais aussi pour leur portée psychologique profonde, reflet de l'obsession compulsive de l'artiste.

La série de boucles rythmiques est la plus célèbre de l'artiste. Elle illustre la maîtrise de l'abstraction spatiale de Kusama avec un labyrinthe kaléidoscopique de lignes blanches sur fond gris-bleu. Chaque boucle peinte à la main montre des différences subtiles et crée du mouvement dans la composition. L'importance historique de cette série réside dans son exploration de l'infini, une quête que Kusama commence dès son arrivée à New York. L’influence de certains artistes expressionnistes abstraits américains est notable, bien qu'elle développe une voie indépendante.

2. Dessins et aquarelles

Leurs prix oscillent entre 600 euros et 900 000 euros. Le prix moyen actuel s'établit à 118 742 euros. Le record pour cette catégorie est de 897 681 euros pour "Untitled" (1953), une gouache sur papier, vendue chez Christie’s en 2019. Ce type d'œuvre offre un aperçu plus personnel de l'univers de Kusama, souvent influencé par ses expériences de visions hallucinatoires.

3. Estampes et multiples

Ces œuvres plus accessibles varient entre 50 euros et 300 000 euros, avec un prix moyen de 135 335 euros. Le record pour une estampe est de 317 976 euros pour "Amour pour Toujours" (2000), une sérigraphie numérotée. Cette sérigraphie colorée capture l'esprit ludique et la répétition obsessionnelle des formes qui caractérisent son travail. Les multiples de Kusama sont souvent recherchés pour leur capacité à toucher un public plus large grâce à leur prix plus abordable.

4. Sculptures

Les sculptures, notamment ses célèbres "Citrouilles", sont vendues entre 150 euros pour les petites résines à 6 millions d'euros pour les grandes bronzes."Pumpkin (L)" (2014), un bronze de grande taille, vendu 6 millions d’euros chez Sotheby’s en 2023, illustre parfaitement la transformation des formes naturelles en motifs hypnotiques. Ces œuvres sont particulièrement appréciées pour leur jeu entre l'art, la nature et l'illusion optique.

Yayoi Kusama est une figure de proue du le marché de l'art mondial, occupant la 8e place dans le classement mondial en 2023. Son œuvre attire des collectionneurs à l'échelle internationale et garantit une présence marquée dans le domaine artistique pour les années à venir.

Oeuvres de Yayoi Kusama adjugées chez MILLON

1. “Sans titre”, 1990, acrylique sur résine polyester avec fibre de verre et gelcoat. Oeuvre signée et datée au centre, adjugée à 50 000 euros en 2023.

2. “Pumpkin Naoshina”, 2013, résine, sculpture portant l'inscription du nom de l'artiste sous la base adjugée 900 euros.

Biographie de Yayoi Kusama

Née en 1929, Yayoi Kusama est une artiste japonaise polyvalente, connue pour son travail en peinture, sculpture, écriture, et ses performances. Dès son jeune âge, Kusama manifeste un intérêt profond pour l'art, se distinguant rapidement par son talent. À seulement 16 ans, elle remporte le concours de l'Exposition des Arts Régionaux du Zen-Shinshû en 1945 et 1946, marquant le début de son parcours artistique.

Elle poursuit ses études à l'École secondaire supérieure Hiyoshigaoka, où elle se forme à la peinture japonaise traditionnelle et moderne. En dépit des résistances familiales et des contraintes d'un système éducatif rigide, ainsi que des pressions d'une société japonaise fortement patriarcale, Kusama ne se laisse pas décourager. Elle tient sa première exposition personnelle en 1952 à Matsumoto, qui reçoit un accueil positif et encourageant.

Inspirée par le mouvement artistique occidental et désireuse de s'émanciper des contraintes traditionnelles, Kusama adopte le motif récurrent du pois qui deviendra sa signature. En quête de reconnaissance internationale et d'inspiration, elle décide de quitter le Japon pour les États-Unis en 1957, avec l'appui de la peintre Georgia O'Keeffe. Elle s'installe d'abord à Seattle, puis à New York en 1958, où elle intègre rapidement les cercles de l'avant-garde, côtoyant des figures emblématiques telles qu'Andy Warhol et Mark Rothko.

À New York, Kusama expérimente les happenings et les performances, influençant et influencée par le Pop Art et l'École de New York. Son premier happening notable se déroule en 1966 sur East 14th Street. Cette même année, elle se fait remarquer à la Biennale de Venise en participant de manière non officielle, prélude à une invitation formelle en 1993 où elle représente le Japon.

En 1967, sa performance "Self-Obliteration, an Audio-Visual-Light Performance" au Black-Gate Theater à East Village marque un point culminant de sa carrière, combinant lumière, son et interaction du public pour explorer les thèmes de l'identité et de la dissolution du soi.

Les années 1970 Kusama retourne au Japon. Depuis 1977, elle vit volontairement dans un hôpital psychiatrique à Tokyo, continuant cependant à créer et à exposer son art. Son œuvre est régulièrement célébrée lors de rétrospectives mondiales, y compris à la Biennale de Venise en 1993, au MoMA en 1998, et pour sa première grande exposition en France à Nancy en 2000. Plus récemment, des rétrospectives ont eu lieu à la Tate Modern, au Whitney Museum of American Art, et au Centre Pompidou en 2012, consolidant sa position comme une figure majeure de l'art contemporain.

Conseils pour les collectionneurs

Pour obtenir une estimation précise d'une œuvre de Kusama, il est essentiel de se référer aux prix récemment obtenus lors des enchères pour des œuvres similaires, en prenant en compte le support et la période de l’œuvre. La variabilité des prix dépend fortement de l’état de conservation, des dimensions et du marché spécifique.

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