Panneau épigraphié en ivoire

L'utilisation conjointe de l'ivoire et du bois fut une technique extrêmement populaire à l'époque mamelouke, utilisée pour l’ornementation d’édifices ou de luxueux mobiliers dans des contextes religieux et résidentiels. Cette technique permettait de mettre en valeur une ornementation végétale, ou le nom du mécène ou propriétaire, alors accompagné d'éloges à leur intention, par le contraste entre la blancheur de l'ivoire et la profondeur du bois. L'inscription incomplète de la présente plaque nous indique qu'elle faisait partie d'un ensemble plus vaste. Légèrement plus petit que les modèles analogues conservés dans des collections publiques, et en l'absence de nom d'un commanditaire, on peut supposer que le présent panneau constituait un élément décoratif pour un mur ou un meuble commandité par un riche mécène, membre de l'aristocratie mamelouke. L’encadrement, plus tardif, de ce modèle, témoigne également des remplois successifs de ces précieuses plaques d’ivoire. Composé de différentes essences de bois marquetées sur plusieurs lignes en zig-zag, cet encadrement fait écho au panneau présenté chez Blanchet & Associés, Paris, 4 décembre 2020, lot 177 ; un encadrement qui tend à mettre en valeur ces ivoires recherchés des collectionneurs européens comme en témoigne les nombreuses occurrences dans les catalogues des expositions d'art musulman de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.