Livre de prières manuscrit du XVe siècle

Livre de prières manuscrit du XVe siècle

99 ff. sur parchemin, 175 x 120 mm. Justification texte calendrier, écriture bâtarde à l’encre noire sur 13 longues lignes dans le texte et 16 au calendrier, rubriques à l’encre rouge. Reliure en maroquin bordeaux XVIIe siècle, dos à nerfs muet. Nord de la France (Picardie ?), 1480. F. 1. - Roue du comput avec, en son centre, la date de l’année 1480, année bissextile. Cercle intérieur au chiffre de I à XIX = nombre d’or à savoir XVIII. Cercle extérieur : les 7 lettres dominicales de A à G ; chaque année a une lettre attribuée qui désigne les dimanches. Les années bissextiles ont deux lettres comme ici pour 1480 : la lettre dominicale est A sauf en janvier et février où la lettre dominicale est B. Ce qui veut dire que si on lit le calendrier du livre de prières en fonction de l’année 1480 : janvier lettre B dimanche = le 2 janvier. A partir de mars lettre A, donc le 5 mars est un dimanche. (J.-B. Lebigue, site irht.hypothèse. org/2458.) F. 2. - Table pascale : en haut en rouge les lettres dominicales de A à G ; à la verticale en rouge, les nombres d’or de I à XIX. Au croisement de la lettre A (celle de l’année 1480) et du nombre d’or XVIII (celui de l’année 1480), on trouve dans le tableau le chiffre romain 2 qui correspond à la date de Pâques : celle-ci tombant entre le 22 mars et le 25 avril. Il s’agit pour 1480 du 2 avril. F. 4-15v. - Calendrier en français : 13 janvier Saint Firmin évêque d’Amiens, 7 mars Saint Thomas d’Aquin, 17 mars Sainte Gertrude vierge de Nivelles, 12 mai Saint Acheul d’Arras, 20 mai Saint Bernardin, 8 juin Saint Médard évêque de Noyon, 15 juin Saint Vaast d’Arras, 26 juin Saint Eloi évêque de Noyon, 24 août Saint Barthélémy en rouge, 9 septembre Saint Omer évêque de Thérouanne, 17 septembre Saint Lambert, évêque de Tongres et de Maastricht, 25 septembre Saint Firmin d’Amiens, 9 octobre Saint Denis en rouge, 30 octobre Saint Quentin, 1 décembre Saint Eloi évêque de Noyon en rouge, 14 décembre Saint Nicaise en rouge évêque de Reims. Ff. 16-23. - Péricopes des 4 évangiles. Ff. 23-32v. - O intemerata et Obsecro te au masculin. Ff. 33-39. – « Oreson devote devant le Mistère de la Passion » : « O domine Ihesu Christe adoro te in cruce, Deus qui manus tuas et pedes tuos, Domine Ihesu Cristi qui septem verba ». Ff. 40-44v. - Les Sept Vers de Saint Bernard : Ihesu illumina oculos meos, quand on lieve Dieu : Ave salus anima, Precor te amantissime... Ff. 45-59v. - Prières et suffrages : Ihesu christ fils de la divinale Trinité Dieu oye moy, de se Apolline, Domine I. C. qui pro redemptione mundi, Sancta Maria mater domini, de s. Pierre, de nostre Dame Vierge doulce Vierge bénigne Vierge saincte (J. Sonet, Répertoire d’incipit de prières en ancien français, Genève, 1956, et K. Val Sinclair, Prières en ancien français, Hamden, 1978, n° 2314), Domine I. C. salus et liberatio, de Saint Fiacre, de Saint Grégoire, de Saint Denis, de Saint Jean-Baptiste. FF. 60-88v. - Psaumes de la pénitence suivis des litanies (Saints Liévin, Erasme, Quentin, Valéry...). FF. 88v-91. - Psaumes et oraisons. Ff. 91v-99. - Suffrages de Saint Christophe, de Saint Sébastien, de Saint Eloi, de Saint Nazaire, de Saint Laurent, des Saintes Catherine, Barbe et Marie-Madeleine. DECORATION 2 schémas à l’encre noire et rouge. 2 miniatures cintrées : F. 33 : Christ de Pitié montrant ses plaies dans une mandorle entourée des armes de la Passion F. 60 : David en prière devant un banc et un muret. Son manteau est couvert de fleurs de lys. Il est entouré de deux colonnes bleues. Derrière les colonnes ouverture sur un paysage avec à gauche une église et à droite l’ange du châtiment. Bordures sur fond de parchemin avec de belles acanthes frisées bleues et or aux ff. 16 (hybride), 17v, 19v, 33 (hybride), 60. Bordure compartimentée sur fond de parchemin et d’or f. 28v. Initiales 2 à 3 lignes champ or avec des fleurs, lettre bleue avec des motifs blancs, aire rouge-bordeaux avec des motif or. 1 ligne : lettre en or sur fond alternativement marron et bleu. Enluminures attachantes d’un artiste inconnu du Nord de la France d’après les spécialistes (M. Gil, D. Vanwijnsberghe). Le calendrier évoque le Nord de la France. La présence de Saint Denis en rouge dans le calendrier, son suffrage et les fleurs de lys sur le manteau de David revendique l’appartenance du possesseur au domaine français. Les deux prières en français sont intéressantes. La première « Ihesu Christ fils de la divinale Trinité » est une variante de « Jhesu fils de Dieu le père omnipotent » que l’on trouve dans un livre d’heures du Nord de la France, daté du milieu XVe siècle (voir à partir de « Vierge Marie mere de Dieu dame précieuse et digne de toute laudeur », Montréal, Université Mc Gil 97 voir D. Méhu, « Les livres d’heures manuscrits conservés dans les collections publiques du Québec », Memini, 17, 2013). La seconde est une prière adressée tantôt à la Vierge (la moins fréquente, 3 manuscrits du XVe siècle), tantôt à sainte Geneviève (P. Rézeau, Les prières aux saints en français à la fin du Moyen Age, vol. 2, Genève, 1986, p. 232-234).