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Qui est Froment Meurice ?
Véritable génie d’une dynastie d’orfèvres, Froment Meurice (1837-1913) fascine par la minutie de ses techniques et son style éclectique. L’orfèvre puise son inspiration dans les arts du Moyen-âge et de la Renaissance pour créer des services de table, des coffrets et des bijoux d’une grande finesse.
Les spécificités des pièces de Froment-Meurice
L’artiste remet au goût du jour la technique du repoussé qui consiste à obtenir des motifs en relief sur une surface de métal. Celle-ci peut être réalisée à la main, au marteau ou au ciselet, et permet d’obtenir un décor de style néo-gothique.
L’une des plus belles œuvres conçues au repoussé est un vase fabriqué à Paris vers 1840, par Froment Meurice et Jean Baptiste Jules Klagmann, exposé aujourd’hui au Musée du Louvre. Cette pièce en argent d’un raffinement inimitable est richement décorée de têtes féminines et d’un entrelacement de rinceaux, de grappes de raisins et de consoles surmontées de coquilles Saint-Jacques.
Froment Meurice contribue également au renouveau de la technique de l’émail à travers des pièces d’une grande beauté, comme la table de toilette de la duchesse de Parme, livrée en 1851 à l’occasion de son mariage avec Charles III de Parme. Elle est aujourd’hui exposée au musée d’Orsay.
Ce meuble en argent, bronze et cuivre est décoré d’émail peint et d’émail translucide, de nielle, de grisaille, de gravure, avec un sertissage d’émeraudes, témoignant d’un savoir-faire hors pair.
La Maison Froment Meurice réalise également des bijoux Renaissance gravés au camée, une technique de bas-relief appliquée sur une pierre fine. Le pendentif de Catherine de Médicis, présenté au stand de la maison parisienne à l’Exposition universelle de 1880, est par exemple serti d’un camée sur onyx représentant Catherine de Médicis de profil. L’encadrement et la bélière du pendentif forment une guipure recouverte d’émail blanc agrémentée d’émeraudes et de rubis ronds sur paillons, donnant un côté esthétique au bijou.
Estimer une pièce d’orfèvrerie de Froment Meurice
Pour estimer les œuvres de Froment Meurice, il est important de s’intéresser :
Au travail d’orfèvrerie
Entre un plat simple et une coupe ouvragée, l’écart de prix dans l’estimation peut être important. Les plats les plus classiques peuvent valoir entre 300 et 800 euros. Une coupe élaborée peut s’estimer à 600 euros. Une pièce unique peut valoir jusqu’à 16 000 euros.
Aux matériaux variés
Le mélange des techniques est souvent gage de qualité et fait monter la valeur d’un objet d’art de Froment Meurice. Ainsi la présence de dorure, d’émail, de ciselure particulière, le travail du vermeil ou l’ajout de pierres précieuses sont autant de plus-values. Par exemple, un pendentif d’Émile Froment Meurice, orné d’une coquille en jaspe et triton, de perle, d’émail, de diamants et d’argent ne vaut pas moins de 9 500 euros.
À la présence du poinçon de maître
Pour être valorisé comme une œuvre de Froment Meurice, votre objet doit pouvoir être authentifié. Les experts vérifient la présence du poinçon de maître, présenté dans un losange accueillant la mention F.FROMENT. Les grandes pièces sont parfois signées en toutes lettres FROMENT MEURICE.
Au métal utilisé selon son poinçon
Le poinçon titre indique la teneur en métal précieux de l’objet. La tête de Minerve garantit par exemple la pureté de l'argent. La tête d’Aigle indique la qualité de l’or. Elle est associée à l'or 18 carats ou 750 millièmes pour la conception d’un objet composé à 75 % d'or pur.
À l’état de l’œuvre
Les zones cabossées, les accidents plus ou moins importants ou les parties manquantes sont autant de restaurations à prévoir pour l’acheteur qui en tient compte lors de la vente.
Les pièces issues des collaborations avec des maisons célèbres comme Christofle, Odiot, Puiforcat, Boucheron ou Tiffany sont aussi très recherchées. Une ménagère en argent d’Emile Puiforcat, portant la marque de Froment Meurice a été vendue 5 000 euros. Autre exemple de collaboration, une paire de réchauds en métal argenté, argenté par Christofle, et réalisée par Froment Meurice, a été vendue 1500 euros.
Ventes records de Froment Meurice
Un collier de chien en or 18K et argent 800 millièmes et platine 850 millièmes, est adjugé 68 000 euros lors d'une vente aux enchères à Paris, après un prix d’estimation entre 35 000 et 40 000 euros. Cet objet attribué à Froment Meurice vers 1900 est composé de croisillons rehaussés de roses diamantées et décorés de motifs de fleurs de cerisier.
En 2022, une maison de vente aux enchères parisienne introduit dans sa collection de bijoux de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, un très beau bracelet de Jules Wiese dessiné pour Froment Meurice par James Pradier. Ce modèle rarissime — estimé entre 200 000 et 400 000 euros — fait partie des 6 variantes du bracelet conservées dans différents musées, dont le musée des Arts décoratifs de Paris, le musée du bijou à Pforzheim en Allemagne ou le château de Compiègne.
Obtenir l’estimation d'une pièce d’orfèvrerie
Vous vous interrogez encore sur la valeur de votre pièce d'orfèvrerie signée Froment Meurice ? Nos experts en art de la table se tiennent à votre disposition pour une estimation gratuite et fiable. Leur expertise leur permet de positionner votre œuvre sur le marché des ventes aux enchères et de vous fournir une estimation juste.
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Orfèvrerie de Froment Meurice adjugées chez MILLON
Les belles ventes et les ventes record concernent des pièces exceptionnelles et rares. Il est plus fréquent de trouver des œuvres de Froment Meurice vendues à quelques milliers d'euros.
- Un service à thé et café en argent de la maison Froment Meurice, estimé entre 1 500 euros et 2 000 euros, adjugé 2 200 euros. Il regroupe une anse mouvementée, un piédouche mouvementé, une cafetière, une théière, un pot à lait, un sucrier et un plateau en métal argenté ;
- Des bijoux créés par Froment Meurice en collaboration avec Jules Wiese. Cette rare collection comprend un bracelet en or jaune 18K datant de la fin du XIXe siècle, en forme de guirlande de lierre émaillé vert, et orné de perles fines et de diamants taille ancienne, présentant deux angelots épaulant une citrine. Il comprend aussi une broche en or jaune 18K présentant deux angelots cintrant un verre vert dans un décor émaillé de feuilles de lierre, et sertie de diamants taille ancienne et d'une perle fine. L’ensemble est estimé entre 20 000 euros et 30 000 euros, et vendu 19 000 euros ;
- Une paire de salières doubles en argent et vermeil estimée entre 800 euros et 1 200 euros, et adjugée 800 euros. Les socles sont de forme ovale et à oves reposant sur quatre pieds coquilles. Les salières comportent aussi des coupelles en forme de coquille portées chacune par un dauphin stylisé ;
- Un insigne de juge de tribunal mixte estimé entre 800 euros et 1 200 euros, et adjugé 1 000 euros. Cette plaque datant de la fin du XIXe siècle est faite d’argent, de vermeil et d’émaux, présentant sur un soleil rayonnant, un manteau royal d'argent frangé d'or, sommé de la couronne royale égyptienne ;
- Une bague en bronze argenté estimée entre 150 euros et 200 euros, et vendue aux enchères. Le bijou est décoré des armes de la ville de Paris encadrées de rameaux de lauriers, et d'un cartouche portant la devise « Tous aux dangers tous à l'honneur 1870-1871 ».
