Vincent VAN GOGH (Zundert 1853 - Auvers sur Oise 1890)
Nature morte aux bouteilles, ornements de cheminée, coquillage (Nuenen 1884 - 1885)
Vincent VAN GOGH (Zundert 1853 - Auvers sur Oise 1890)
Nature morte aux bouteilles, ornements de cheminée, coquillage (Nuenen 1884 - 1885)
Huile sur toile marouflée sur panneau parqueté
32 x 41,3 cm
Provenance:
Collection H.P Bremmer, La Hague
Collection F.Bremmer, La Hague, et en prêt au Musée Central d'Utrecht
Collection R.van de Maele, Bellegem, Belgique, 1966-67
Collection R. Bouve, Westende, Belgique, 1967
Vente Impressionist and Modern Paintings, Drawings and Sculpture, Sotheby's Londres, 5 juillet 1968, lot 47
Collection privée
Exposition:
Rotterdam, 1904
Musée Central Utrecht, 1923
La Hague, 1965
Bibliographie:
Modernen Kunstwerken, year VI, n°13, reproduit
J.B de la Faille; l'œuvre de Van Gogh, Paris - Bruxelles, 1928, n°64
J.B de la Faille; Vincent van Gogh, Hyperion, Paris, 1939, n°64
Les lettres complètes de Vincent van Gogh; Londres, 1958, letttre 387
J.B de la Faille, The works of Vincent van Gogh, his paintings and drawings, Amsterdam, 1970, n° 64, reproduit
P. Lecaldano; Tout l'œuvrre peint de van Gogh, Paris, 1971, Vol 1, n° 72, reproduit
J. Hulsker, The new complete van Gogh, paintings, drawings sketches, revised and enlarged edition of the catalogue raisonné,Amsterdam, 1996;
(édition révisée de celle de New York Abrams, 1980) n°67, reproduit
I.F Walther, R Metzger; van Gogh, l'œuvre complet- peinture, 1881-1888; Köln, 1990-2012, reproduit p.60
En 1883 Vincent van Gogh s’est installé à Nuenen , d’abord dans la maison du pasteur puis ensuite dans deux chambres contigües qu’il loue au sacristain Johannes Schafrat, ce nouvel atelier lui plait beaucoup et il peut se consacrer, ce qu’il n’avait pas fait jusqu’alors faute de moyens financiers à la peinture à l’huile sur toile, et ce dans trois styles : la nature morte, le paysage, et le tableau de genre.
Dans un premier temps, au cœur de cette profonde province, il s’intègre et suscite l’admiration de quelques peintres amateurs à qui il prodigue des conseils et leur transmets ce qu’il sait du métier de peintre. Il rencontre Anton Keeersmaker et le bijoutier Charles Hermans chez qui il se rend souvent : « ….Hermans a tellement de belles choses, de vieilles cruches et autres antiquités, que je voudrais te demander si je pourrais te faire une joie en peignant pour ta chambre une nature morte de certains de ces objets par exemple des choses gothiques … » ( in lettre 387 van Gogh à Théo).
« …En effet , à l’automne 1884 on voit apparaitre chez Hermans une série de peintures où Vincent arrange inlassablement des récipients de terre cuite et des bouteilles pour composer chaque fois une nouvelle nature morte , contrairement aux compositions légèrement assemblées peintes à Etten, les objets , les cruches, bouteilles et coupes se pressent fermement les unes contre les autres de ce fait les tableaux produisent un effet tectonique, chaque chose en arrive à se trouver une place lui ayant été attribuée, même si sa caractéristique matérielle disparait presque dans le manque d’espace organisé, Il est manifeste que van Gogh a acquis au cours des années un coup d’œil pour la cohérence saisissante, pour l’unité organique d’une composition globale… » iIn : I. F. Walther, R. Metzger, Van Gogh, œuvre complet)
Pour ces natures-mortes peintes à Neumen Vincent van Gogh utilise de la toile achetée au mètre dans des magasins de fournitures pour artistes, et c’est chez lui qu’il découpe des toiles de petites dimensions , la largeur de ces rouleaux est d’à peu près deux mètres et la longueur bien sur varie selon sa demande, et ses moyens, il achète mètre après mètres et il semble qu’il rachète régulièrement et plus ou moins à crédit des morceaux de toiles presque toujours chez Jan Baijens à Eindhoven, cela explique parfaitement que notre tableau soit peint sur toile puis ensuite marouflé sur un panneau de bois . Durant cette période Vincent van Gogh se passionne pour la théorie de la couleur il découvre que «. ..deux tons rompus juxtaposés s’atténuent l’un l’autre, tandis que la combinaison d’un ton rompu (gris rouge) et d’un ton entier ( rouge ) accentue leur effet .Cet acquis donne une base théorique à ce que van Gogh avait découvert dans la Drenthe : un peintre ne doit pas partir de la couleur véritable de son motif - la couleur locale - mais doit au contraire viser à créer l’harmonie au sein de son tableau ( in : van Gogh à l’œuvre , van Gogh muséum 2013-2014)
Notre tableau réapparu lors de la vente de Sotheby’s à Londres en 1968, fut longtemps la propriété d’un des premiers historiens d’art dont, de La Faille fut le disciple, à s’être intéressé à l’œuvre de Vincent van Gogh , Hendricus Petrus Bremmer, (1871-1956), par ailleurs son influence et son jugement sur les peintres belges et néerlandais modernes fut d’une acuité absolue. En 1907 il a la chance de devenir le conseiller artistique de madame Hélène Kröller-Müller, qui était son élève mais surtout l’épouse d’un puissant industriel, à qui il permit de constituer une magnifique collection, comprenant un grand nombre de peintures de van Gogh , en 1938 cette collection fut donnée et constitua le National Kröller-Müller Museum à Otterlo.
