Romain BEOT
Gilbert ROMME
- Description
Gilbert ROMME
MANUSCRIT autographe signé, 29 Prairial [17 juin 1795] ; 6 pages in-4. Ultimes notes pour sa défense, récusant les témoins à charge contre lui, quelques heures avant la lecture de sa condamnation et son suicide. « Six témoins ont été entendus à charge contre moi ». C’étaient des « agens des comités de gouvernement, pour observer ce qui se passoit dans la salle de la convention le 1er Prairial. Ils entroient et sortoient souvent, et ont averti les membres du comité de sureté générale ainsi que les députés qui avoient quitté leur poste, du moment qu’ils pouvoient rentrer sans danger. […] les témoins entendus sont venus appuyer leur propre ouvrage : ils sont à la fois accusateurs et témoins. Aucun écrit, aucune correspondance, aucune déposition n’a été produit pour prouver ma complicité directe ni indirecte avec les auteurs, facteurs, complices, agens prochains ou éloignés du mouvement du 1er Prairial, pour prouver que j’ai eu communication de ce qui se passoit au dehors, pendant que le danger et un décret me commandoient de rester à mon poste »… Leurs dépositions sont incomplètes et infidèles… Etc. Rejetant les accusations qui lui sont faites, Romme présente en 7 paragraphes numérotés ce qu’on doit examiner pour le juger (le 7e est resté inachevé) : « 1° si l’irruption de la foule dans le lieu des séances a été le résultat d’aucune démarche, d’aucun acte des accusés ; si elle n’est pas au contraire l’œuvre des ennemis de la République qui ont fomenté, dirigé le mouvement […] 2° si l’envahissement de la salle une fois consommé, les Représentans du Peuple n’ont pas été outragés, violentés, couchés en joue […] 4° si la convention qui est restée envelopée, disséminée dans la foule, inerte et menacée pendant quatre heures, pouvoit espérer aucun secours du dehors, puisque ni les comités de gouvernement, ni la force armée qui devoient la faire respecter ou périr, ne donnoient aucun signe d’existence et n’ont reparu qu’à minuit »… Etc. Une autre série de remarques commence ainsi : « plusieurs témoins ont été entendus à charge contre moi. Les dépositions portent toutes sur ce que j’ai dit ou fait à la tribune de la convention et aucunes ne sont ni aussi détaillées, ni aussi complètes que ma propre déclaration écrite ». Et Romme pose une série de questions, apportant parfois une courte réponse : « La convention peut-elle faire un crime un grand nombre de ses membres d’être restés à leur poste pendant tout le tems de l’envahissement de la salle de ses séances ? Un décret l’ordonnoit et plus encore l’amour de ses devoirs et l’évidence du danger. […] Les bataillons nombreux, l’artillerie distribués autour de la convention ont-ils été employés à arrêter le mouvement qui se dirigeoit vers la convention ? Ils attendoient et n’ont point reçu d’ordres ; l’attroupement n’a trouvé aucun obstacle, il a passé à travers les bataillons pour se rendre dans les salles de la convention »… Etc.Vente terminée
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