Pierre-Paul PRUD’HON

Pierre-Paul PRUD’HON

Pierre Prudon (né en 1758), dit Pierre-Paul Prud'hon, est un peintre et dessinateur préromantique français.

Remarqué par le curé de Saint-Marcel, l'abbé Besson, il entame ses études chez les moines de Cluny puis, à ses 16 ans, il part pour une école de peinture à Dijon grâce à une bourse lui étant accordée. En 1776, il échoue au Prix de Rome organisé par la province de Bourgogne, mais obtient le premier prix de peinture au concours annuel de l'École. Jusqu'en 1778, il apprend de François Devosge (1732-1811) et travaille pour un mécène local, le baron de Joursanvault. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’adresse au graveur Jean-George Wille (1715-1808), pour lequel Prud’hon se rend à Paris afin d’illustrer une « Méthode de basse » et une « Méthode de blason ».

En 1783, il retourne à Dijon dans l’optique concourir à nouveau au Prix de Rome régional des états de Bourgogne, qu’il obtient. Il part ainsi pour Rome avec son camarade Pierre Petitot (1760-1840), et voyage en Italie de 1784 à 1788 afin de réaliser de nombreuses études d'après les antiques, auxquelles il se référera tout au long de sa carrière. En hommage à la famille de Condé qui gouvernait alors la Bourgogne, il réalise pour le palais des États à Dijon sa première grande composition : une « Gloire de la Bourgogne », interprétation du plafond du Palazzo Barberini par Pietro da Cortona (1596-1669).

En raison d'une maladie, il décide de renoncer à la prolongation de sa pension et rentre début 1788 à Lyon, pour rembourser ses dettes en travaillant comme aide du peintre de fleurs Jean Gonichon. Au Salon de 1791, il expose un seul dessin, « Le Génie de la Liberté » et deux ans plus tard, il y présente sa première huile sur toile, nommée « L'Union de l'Amour et de l'Amitié ». Un peu plus tard, il atteint une certaine renommée avec quelques tableaux allégoriques repris dans les gravures de Jacques-Louis Copia (1764-1799) et participe en 1794 au concours de l’An II, organisé par Quatremère de Quincy et David pour procurer des commandes aux artistes.

Après avoir fui Paris en raison de son amitié avec Robespierre et de ses idées révolutionnaires qu’il peint dans des portraits de Cadet de Gassicourt de Saint Just, il revient en 1796, après avoir été élu membre associé de l’Institut. Le Louvre met alors à sa disposition un atelier pour réaliser « La Sagesse et la Vérité descendant sur la terre », lieu dans lequel il restera jusqu’en 1792, lorsqu’il s'établit dans l'un des « musée des Artistes » à la Sorbonne.

Devenu le peintre favori de la maison impériale du 1er Empire, il peint en 1808 « La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime » et est nommé chevalier de la Légion d'honneur la même année. En 1811, il est nommé professeur de dessin de la souveraine et fait le portrait du petit Roi de Rome, présenté au Salon de 1812. Il est enfin élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1816, au fauteuil numéro 3 de la section peinture, succédant à François-André Vincent, et reçoit alors quelques commandes pour le Sénat et la Madeleine.