Olivier Debré (né en 1920 à Paris et mort le 1er juin 1991) est un peintre abstrait français de la Nouvelle École de Paris, qui s’est illustré dans l’abstraction lyrique.
Fils du professeur Robert Debré - l’un des fondateurs de la pédiatrie moderne - et petit-fils du peintre académique Édouard Debat-Ponsan, Olivier Debré commence à dessiner très jeune. En 1937, il entreprend parallèlement des études d'architecture à l'École des beaux-arts de Paris - où il fréquente l’atelier de Le Corbusier - et d’histoire à la Sorbonne.
Au début des années 40, Olivier Debré expose ses premières œuvres abstraites à la galerie parisienne Georges Aubry (située à l’angle de la rue de Seine et de la rue des Beaux-Arts). Dunoyer de Segonzac et Pablo Picasso figurent parmi les premiers à remarquer son talent.
En 1945, le jeune artiste s’installe à Cachan et réalise une série d'œuvres sur les atrocités perpétrées pendant la seconde guerre mondiale. Ses petits formats réalisés à la mine graphite et à la gouache sur papier portent des noms évocateurs : Deux pendus, Le Mort de Dachau, …
En 1949, Olivier Debré présente sa première exposition personnelle à la galerie Bing (174 faubourg Saint-Honoré - Paris 8) et participe au Salon d’Automne. L’artiste réalise ses premiers Signes-Personnages (de grands tableaux verticaux sur lesquels se détachent des silhouettes d’homme en pied, peints avec des empâtements) et rencontre les principaux peintres abstraits de son temps : Hans Hartung, Serge Poliakoff, Maria Helena Vieira da Silva, …
Dans les années 1950, Olivier Debré se fait remarquer dans les principaux salons parisiens : le Salon d'Octobre (aux côtés de Geneviève Asse, Charles Lapicque, Jean Messagier, Zao Wou-Ki, …), le Salon Comparaisons, le Salon des Réalités nouvelles, … Il commence également à présenter des toiles dans plusieurs galeries américaines : à la Perspective Gallery de New York (1950), à la Knoedler Gallery de New York (1959) et à la Phillips Collection de Washington (1959), où il rencontre Franz Kline et Mark Rothko.
Au début des années 1960, Olivier Debré se tourne vers le paysage abstrait. Il délaisse le signe, se lance dans des formes colorées, favorise l’émotion (il qualifie alors sa peinture “d' abstraction fervente”) et privilégie les grands formats horizontaux, souvent monumentaux. II présente ses toiles en Amérique latine, en Europe de l'Est, à Oslo, à Francfort, … Il reçoit d’importantes commandes, dont une pour le pavillon français.de l'Exposition internationale de Montréal « Expo 67 ».
En 1970, Olivier Debré expose pour la première fois au Japon, à la Nippon Gallery de Tokyo. L’année suivante, il soumet deux projets au concours d’architecture pour le Centre Georges-Pompidou.
En 1975-76, l’artiste participe à l'exposition itinérante en France “Trente créateurs” avec Pierre Alechinsky, Roberto Matta, Pierre Soulages, …
De 1980 à 1985, Olivier Debré est nommé professeur de peinture murale à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Dans les années 1980 et 1990, Olivier Debré s’illustre dans de nombreux domaines artistiques :
Il réalise un grand panneau en carreaux de lave émaillés pour le mur extérieur de l'hôtel Nikko (l’actuel Novotel Paris centre Tour Eiffel, Paris),
Il marque l’entrée d’Eurotunnel à Calais avec quatre structures en acier peintes en rouge (1994),
Il imagine la scénographie et les costumes de la pièce Racines (mise en scène par Jean-Louis Martinoty, Festival d’Avignon 1983), du ballet Signes (chorégraphie de Carolyn Carlson, 1997),
Il conçoit des rideaux de scène pour la Comédie-Française (1987), l’Opéra de Hong Kong (1989, commande de la fondation Louis-Vuitton pour la Création), le théâtre des Abbesses (1996), …
En 1999, quelques mois avant sa mort, Olivier Debré est élu membre de l'Académie des Beaux-arts, au fauteuil précédemment occupé par le peintre Georges Cheyssial.
Aujourd’hui, le prix des œuvres d’Olivier Debré varie énormément en fonction du sujet représenté et de la technique employée. Parmi les très belles ventes aux enchères d’huiles sur toile de l’artiste :
- Femme Grise (1956) a été vendue aux enchères 175 000 euros en 2014
- La Sapinette vert sombre (1955) a trouvé preneur à 182 000 euros en 2019
- Figure rude en bleu tendre (1959) a été adjugée 327 100 euros en 2021