Biographie de Jean-Jacques de Boissieu

Jean-Jacques de Boissieu est un dessinateur et graveur français, né à Lyon le 30 novembre 1736 et mort au même endroit le 1er mars 1810. 

Se formant très jeune par lui-même, il imite de nombreux tableaux issus de la collection familiale. Très vite, il acquiert une réputation solide pour son habilité dans le dessin au crayon et à la plume.

A travers de nombreux voyages en Europe et notamment en Italie dans les années 1760, il cultive une passion pour les paysages agrestes et commence à dessiner en extérieur, d’après nature, plutôt que de dessiner dans son studio.

De 1761 à 1764, l’artiste parfait ses talents artistiques à Paris où il rencontre Claude Joseph Vernet, Claude-Henri Watelet et Jean-Baptiste Greuze. Grâce à un réseau de connaissances, il se voit offrir l’opportunité de copier les tableaux de nombreux collectionneurs et connaisseurs d’art.

À son retour dans sa ville natale en 1771, il se dédie à l’étude des paysages qui l’entourent et développe les techniques de l’encre et du lavis mais aussi de l’impression.

La même année, il devient conseiller du roi, trésorier au bureau des Finances et en 1773 il épouse Anne Roch de Valous, issue d’une famille consulaire de sa ville natale, avec qui il aura un enfant, Jean-Louis Marie. En 1802, Jean-Jacques de Boissieu sera nommé membre de la commission administrative du Conservatoire des arts. 

Passionné par les peintres flamands, il se dédie à l’étude des gravures de Rembrandt van Rijn et développe une manière proche du maître, ce qui lui vaudra le surnom de « Rembrandt français ». Comme lui, il capture les effets d’ombres et de lumières, en reprenant le style caractéristique des paysages flamands – à travers des paysans et des architectures rurales – tout en recréant une ambiance atmosphérique. Boissieu s’inspire également des élèves de Rembrandt tels Jan Lievens et Jan van Vliet. 

Spécialisé dans les représentations de scènes de la vie quotidienne, il illustre avec réalisme les scènes de la vie urbaine, des paysages ruraux et portraits fins. Boissieu connait de son vivant un franc succès et son atelier constitue une vraie étape pour les visiteurs à Lyon. Ses gravures et eaux-fortes se répandent largement, lui forgeant une réputation au XVIIIe siècle dans toute l’Europe. 

Jusqu’à la fin de sa vie, en 1810, l’artiste continue de produire, grâce à un atelier très actif. Son héritage, bien que significatif, perd de son influence au fil des âges. Ses œuvres sont toutefois conservées dans de nombreuses collections publiques et privées où on le reconnait comme l’un des fondateurs de l’École lyonnaise de peinture.