Demeter Haralamb CHIPARUS

Demeter Haralamb CHIPARUS

DEMETER HARALAMB CHIPARUS (1886 - 1947)

« La sculpture est la fixation de divers moments dansés »


Né à Dorohoi en 1886, dans une famille bourgeoise, Chiparus quitte sa Roumanie natale pour l’Italie à l’âge de 23 ans. Il y suit durant 3 ans l’enseignement du sculpteur académique florentin Raffaello Romanelli avant de partir parfaire son art à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, où il étudie à partir de 1912 sous la direction notamment des sculpteurs Antonin Mercié et Jean Boucher.
Il se pénètre alors du faste des Années Folles et se spécialise dans la sculpture chryséléphantine.

Du grec chrysós (χρυσός) signifiant « or » et elephántinos (ελεφάντινος) signifiant « ivoire », la sculpture chryséléphantine apparait en Grèce autour du VIe siècle av. J.-C. et se caractérise par l'utilisation d'ivoire (généralement pour représenter la chair) et d'or assemblées sur une armature de bois. La technique et le terme sont repris à l'époque Art Déco pour des statuettes en bronze doré et ivoire, qui sont caractéristique de la période, leur production ayant périclité́ après la Seconde Guerre mondiale.

En 1914, Chiparus expose pour la première fois à Paris. Ses créations d’alors sont essentiellement des groupes de petites figures, et notamment d’enfants, présentés dans un style plus réaliste qu’Art Déco. Il ouvre son atelier parisien en 1918, après la Guerre, et expose régulièrement dans les Salons, aiguisant en parallèle un style éminemment personnel.

On voit ainsi durant les Années 20 comment les travaux de fouilles menés en Egypte influent sur sa production qui voit apparaitre des sculptures inspirées de la Terre des Pharaons. Elles côtoieront l’inspiration que trouve l’artiste dans les ballets russes, la mode des Années Folles ou le théâtre français. Son style distinctif s’exprime dorénavant en de gracieux personnages élancés - essentiellement féminins - aux postures souples et sophistiquées.
Homme de son temps et entrepreneur averti, Chiparus réalisa toujours des sculptures de format modeste, faisant sien cet avis de Maurice Guiraud-Rivière : " l'art sculptural d'aujourd'hui se trouve dans les bibelots. Les grands espaces sont rares et les conditions de vie ont changé. Nous devons imiter, sans jamais perdre de vue notre propre inspiration, les sculptures de Tanagra, qui devraient être nos maîtres."

Ce faisant, Chiparus connût le succès de son vivant, même si on ne retrouve que peu de mention de ses œuvres aux expositions et Salons qui rythmaient alors la vie culturelle parisienne .
Au sortir de la Crise des Années 30 et dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, le sculpteur semble s’être définitivement tourné vers la sculpture animalière, revenant au Salon en 1942 avec un "Ours Polaire" et un "Bison Américain" puis un autre ours et son célèbre "Pélican" en 1943.

Demeter Haralamb Chiparus meurt à Paris le 22 janvier 1947. Parangon du luxe décoratif et de l’esprit des Années Folles, ses sculptures restent reconnaissables entre toutes par le grand détail des costumes et l’ineffable sensation de mouvement qu’inspirent ses personnages dansants.