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Retour aux créateurs

Clément MASSIER

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"Ainsi, belle œuvre d'art, nos amours ont été

Et seront l'ornement du ciel et de la terre "[1]

 

Arrière-petit-fils de Pierre Massier qui installa la famille à Vallauris sur la Côte d’Azur autour d’un atelier de poterie, Clément Massier sera le leader de la céramique Art Nouveau dans le Sud de la France. Sa riche production céramiste influencera de nombreux artistes, en France comme à l’international.

En 1859, le père de Clément Massier (Jacques) engage l’italien Gaetano Gandolfi, de Bologne, dont le sens artistique et les connaissances techniques l’aideront à faire évoluer la production de l’entreprise familiale. C’est auprès de lui que son Clément et son frère Delphin – alors ouvriers céramistes pour leur père - apprendront la technique si particulière des couvertes irisées aux oxydes métalliques. Plus largement, c’est grâce aux enseignements de Gandolfi que la famille Massier se rendra célèbre pour ses faïences émaillées en une production non plus seulement utilitaire mais aussi artistiques. Au début de sa carrière, dans les années 1860, Clément Massier bénéficia également de l’aide du peintre Henri Bonnefoy et du sculpteur écossais Alexandre Munroe, avant de partir pour un voyage en Italie en 1872 étudier auprès d’autres céramistes transalpins et notamment les glaçures Florentine de l’atelier Cantagalli. Parmi les inspirations de Massier on relèvera aussi les céramiques irisées du hongrois Vilmos Zsolnay ainsi que le rapport entre décor et support de l’Ukiyo-e japonais.

De 1876 à 1880, Clément Massier collabore avec le céramiste Félix-Opta Milet, basé à Sèvres et avec qui il produira des céramiques japonistes exposées à l’Exposition Universelle de Paris en 1878. Il continue en parallèle à travailler avec son frère Delphin à Vallauris avant que leur rivalité grandissante ne le conduise à établir son propre atelier et sa production indépendante à Golfe-Juan, en 1883. Proche de Cannes et Nice, ce nouvel emplacement permet de cibler un tourisme fortuné tout en bénéficiant de la proximité d'un chemin de fer pour transiter les produits manufacturés. L’année suivante, il employait déjà près de 120 ouvriers et l’entreprise de Golfe-Juan se dote d’un véritable réseau de commerce grâce à la diffusion de catalogues détaillés en France et à l'étranger, couplé avec l’ouverture de points de vente dans la région mais aussi à Paris et jusqu'en Allemagne.

En 1887, Clément Massier engage comme directeur artistique le peintre symboliste français Lucien Levy-Dhurmer. C’est lui qui fera découvrir à Massier les couvertes irisées des céramiques Hispano-mauresques et de style Alhambresque, qu’il collectionne. Deux ans plus tard, en 1889, ils présentent à l’Exposition Universelle une série de céramiques à quatre mains, dont les décors aux riches reflets métalliques leur valent une médaille d'or.

En 1896, Clément Massier est exposé au magasin "l’Art Nouveau" de Sigfried Bing puis participera régulièrement aux Expositions Universelles. C’est l’apogée de sa carrière, durant laquelle il comptera parmi ses clients non moins que la Reine Victoria d’Angleterre[2], Emile Zola, le Roi de Suède, Georges Sand ou Victor Hugo. À partir de 1905, les ateliers Massier produiront également de la vaisselle de luxe, des articles utilitaires et jusqu’à des éléments d'architecture...

Après sa mort le 14 mars 1917, la propre fille de l’artiste, Jeanne Massier, rééditera les œuvres de son père, entreprise que continuera son fils jusqu'en 1953 en utilisant le tampon "J Massier Vallauris". 

 


[1] Guillaume Apollinaire, vers antépénultièmes et pénultièmes du sonnet "Per te praesentit aruspex", 1925.

[2] il deviendra même fournisseur officiel de la couronne d'Angleterre en 1887.

 

 

Oeuvres de Clément MASSIER

La maison de ventes aux enchères MILLON vend régulièrement des œuvres de Clément MASSIER. Florian Douceron, clerc spécialiste du département Art Nouveau, vous en décrypte quelques une :

 

Estimation gratuite céramique clément massier vente aux enchères art nouveau
Clément MASSIER : cache-pot en céramique adjugée 11 000 euros lors de la vente aux enchères "Masters" organisée par le département Arts Décoratifs du XXe siècle
 

"Ce que vous tenez vous ennuie.

Toujours le serpent vous attire

Vers les mystères de son arbre"[1]

 

Symbole de l'ambivalence et de l'immoralité, le serpent comme motif décoratif est inhabituel dans l’art occidental. Il est une créature qui attire et rebute, le Léviathan, l’Hydre, l’associé du Malin … plus rarement un symbole positif comme sur le Caducée d’Hermès devenu emblème des médecins.

Pourtant, Clément Massier associé à Levy Dhurmer décline le serpent comme motif principal des deux céramiques que nous présentons. Doit-on y voir une influence japoniste hérité du regard poétique et raffiné porté sur la nature par les nippons dont le rapport révérencieux à l’art subjugue de nombreux créateurs Art Nouveau ?

Estimation gratuite céramique clément massier vente aux enchères art nouveau
Clément Massier : plat en céramique adjugée 6 000 euros lors de la vente aux enchères "Masters" organisée par le département Arts Décoratifs du XXe siècle

D’un point de vue plastique on peut le supposer tant la distribution des valeurs claires et obscures entre le décor de Levy-Dhurmer et son support semble inspirée de l’Ukiyo-e japonais. La manière même de représenter les reptiles - synthétiquement et dans une esthétique résolument plus décorative que naturaliste – semble suivre la vague Japoniste contemporaine de leur réalisation.

Enfin, le passage que fait ici Levy-Dhurmer de la peinture à la décoration céramique embrasserait à la fois l’Art Nouveau et le Japonise dans leur distinction entre arts "majeurs" et "mineurs".

Pour autant, et en ce que les tenants et aboutissants de la relation artistique entre Clément Massier et Levy-Dhurmer nous restent majoritairement inconnus, nous ne pouvons avancer en la matière que des suppositions. Qu’importe peut-être puisque, ainsi que le dit Goethe dans son conte philosophie "Le Serpent Vert"[2] : "le sens du mystère est condition de plénitude".

 


[1] Alexandre Pouchkine in Eugène Onéguine, 1833.

[2]  Johann Wolfgang von Goethe in Le Serpent Vert, Die Horen, 1795.

 

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Clément Massier, paire de cache-pot en céramique adjugée 6 000 euros lors de la vente aux enchères "Masters" organisée par le département Arts Décoratifs du XXe siècle

 

"Comme il ressemble

à son ombre sur l’eau,

l’iris."[1]

 

Symbole du renouveau printanier baptisé d’après la messagère des Dieux grecs, l’Iris est une fleur à la fois gracieuse et rustique, très appréciée des artistes Art Nouveau.

L’amour pour ce sujet est sans doute à chercher aux sources Japoniste de l’Art de la Belle Epoque. L’iris est en effet cher aux Nippons qui l’ont représenté sur maintes estampes et chez qui il a sa propre fête. A cette occasion et depuis des siècles on vient admirer leur floraison depuis de charmant pont en zigzag aménagés pour ne pas déranger les précieuses fleurs.

On pensera également parmi les représentations marquantes de la fleur aux peintures réalisées par Vincent Van Gogh durant son internement volontaire à l’asile Saint-Rémy en 1889 – 1890.

Contemporaine des peintures de Van Gogh, notre paire de cache-pot voit Levy-Dhurmer décliner le même sujet floral. Comme chez le maître Hollandais et les graveurs Nippons, on y retrouve la recherche d’une ligne élémentaire dans le dessin des fleurs, la même manière synthétique qui s’éloigne du naturalisme par une composition en vastes plans colorés.

On devine que Levy-Dhurmer a longuement observé les iris tant leur représentation formelle est réaliste et forte. On peut presque sentir le velouté et la souplesse des pétales avec lesquels s’entrecroisent de longues feuilles lancéolées au retombés gracieux. Seuls certains détails sont soulignés par la glaçure irisée pour achever le rendu du décor devant lequel on serait tenté de s’écrier[2] : 

"Comme il a bien compris la nature exquise des fleurs !".

 


[1] Haïku de Matsuo Bashô tel que traduit dans l'intégrale de ses poèmes : Bashô, seigneur ermite, Points, 2014.

[2] En reprenant l’exclamation du critique d’art Octave Mirbeau à propos d’une toile aux Iris de Van Gogh

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Nos résultats de ventes “Clément MASSIER”

Adjugé à 11 000 €

Vendu le 2021/11/05

Clément MASSIER (1844-1917)

Lot 8

Adjugé à 380 €

Vendu le 2023/04/28

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 47

Adjugé à 550 €

Vendu le 2023/04/28

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 49

Adjugé à 9 000 €

Vendu le 2022/11/04

Clément MASSIER (1844 - 1917)

"Iris"
Lot 3

Adjugé à 50 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 45

Adjugé à 800 €

Vendu le 2022/06/30

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 48

Adjugé à 3 200 €

Vendu le 2022/04/21

Clément MASSIER (1844 - 1917)

"Chardons"
Lot 65

Adjugé à 100 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 46

Adjugé à 400 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 48

Adjugé à 400 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

"Escargots"
Lot 49

Adjugé à 150 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

"Crevettes"
Lot 43

Adjugé à 150 €

Vendu le 2021/07/01

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 44

Adjugé à 450 €

Vendu le 2023/04/28

Clément MASSIER (Vallauris 1844 – 1917 Golf Juan)

Lot 48

Adjugé à 1 300 €

Vendu le 2022/06/30

Clément MASSIER (1844 - 1917)

Lot 45

Adjugé à 1 200 €

Vendu le 2023/04/28

Clément MASSIER (Vallauris 1844 – 1917 Golf Juan)

Lot 46

Adjugé à 5 800 €

Vendu le 2023/04/28

Clément MASSIER (Vallauris 1844 – 1917 Golf Juan)

"Triton pourchassant une baigneuse"
Lot 44

Adjugé à 3 200 €

Vendu le 2018/11/28

Clément MASSIER (Vallauris 1844 – 1917 Golf Juan)

Lot 53

Adjugé à 350 €

Vendu le 2022/07/06

Clément MASSIER (1844-1911)

Lot 312

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