Antoine Louis BARYE

Antoine Louis BARYE

En plein apogée du Romantisme, l’art de Barye surprend par le retour de la figure animale et du bronze quand ses contemporains préfèrent sculpter l’Homme, dans la pierre ou le marbre.
Il contraste également par son choix de recourir à de petits formats là où la sculpture romantique se veut monumentale. Ce faisant, il participe du renouveau des arts décoratifs qu’il emmènera vers le réalisme en démontrant la pertinence de la sculpture animalière comme forme d'expression moderne.

Fils d’orfèvre, le jeune Barye est placé très tôt chez un graveur sur acier, auprès duquel il développe ses talents de ciseleur. Il entre ensuite à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1818 pour y étudier peinture et sculpture. Échouant chacune de ses tentatives au Prix de Rome entre 1819 et 1823, il quitte les Beaux-Arts en 1825 pour entrer chez l’orfèvre Fauconnier où il réalisera des modèles d'animaux destinés à l'orfèvrerie. En parallèle, il perfectionne sa connaissance de la faune par la lecture, les cours d’anatomie, les dissections et l’étude des animaux du Jardin des Plantes.
De ces études, Barye tire un sens aigu de la ligne au service d’un goût très romantique pour la violence et le mouvement. Fort de ses premiers apprentissages, son ciselage des surfaces est d’une remarquable précision et rend avec une rare exactitude les détails de l’anatomie et des pelages.

Barye acquiert enfin la reconnaissance du public au Salon de 1831 où son « Tigre dévorant un gavial » reçoit le 2nde place, tandis que son « Lion au serpent » reçoit une critique enthousiaste en 1833.
Suite à plusieurs refus il décide cependant de ne plus y participer et de faire carrière en marge des milieux officiels. La mode de l’époque étant à la reproduction en bronze d’œuvres dans des formats réduits, il crée en 1838 sa propre fonderie afin d’éditer lui-même ses sculptures à des prix abordables pour la classe moyenne (plutôt que de vendre ses modèles à des fondeurs).
Il sort cependant ruiné de la « Révolution de février » en 1848, et est contraint de céder la propriété de sa production présente et future à son associé E. Martin.

Barye fait alors son retour aux milieux officiels et au Salon en 1850. Ses œuvres rencontrent un franc succès, lui obtenant des commandes d’Etat (le Lion de la « Colonne de Juillet » notamment) et des emplois officiels (au Louvre et comme professeur de dessin au Muséum d'histoire naturelle de Paris).
Il entre en 1868 à l’Académie des Beaux-Arts et meurt en 1875, laissant derrière lui une importante production, vibrante de dynamisme, d’exactitude anatomique et exaltante de réalisme.