André Sornay, designer et décorateur français, naît à Lyon au début du XXème siècle. Il est le représentant du style Art déco en France. A la mort de son père, il abandonne ses études aux Beaux-Arts où il étudie l’architecture et la décoration afin de rejoindre l’entreprise familiale de meubles de style. Directement, il créé ses propres modèles tout en affirmant le savoir-faire des artisans locaux présent dans l’entreprise. Un changement radical de style est mis en exergue, abandonnant la courbe et l’ornement pour favoriser la ligne et l’équilibre des volumes. La forme est considérée d’un point de vue architectonique. Dans une esthétique de constructeur, il met en évidence la structure et les formes géométriques du meuble. Le souci architectural prime sur celui du décor. En cela, il répond aux attentes de modernité de la clientèle lyonnaise. Il expose pour la première fois en 1922 à la Foire de Lyon. Sa façon de simplifier les lignes et les volumes le met sur le devant de la scène. Très remarqué, il est critiqué par les uns et loué par les autres. Trois ans plus tard, il ouvre son propre atelier à Lyon et expose à Paris à l’Exposition Internationale des Arts décoratifs. André Sornay est véritablement le chef de file d’une période historique qu’est l’Art déco. Dans sa production, il prend en compte l’aspect pratique et ergonomique dans une optique de mise en place du mobilier en élaborant des meubles sur mesure et multifonctionnels. Quelques années plus tard, il introduit la couleur et utilise la laque « Duco », nouvelle laque cellulosique applicable au pistolet, initialement prévue pour l’industrie automobile. Il enregistre ensuite son premier brevet d’invention d’un système de panneau de meuble et son mode d’assemblage appelé « cloutage ». La ligne de clou devient décor : le procédé technique génère donc un effet esthétique. Il délaisse petit à petit l’ébène de Macassar et utilise le pin d’Orgon alors inconnu au monde de l’ébénisterie classique. En 1937, il acquiert la reconnaissance de ses pairs au point d’être choisi pour représenter la ville de Lyon à l’Exposition internationale des art et techniques dans la vie moderne à Paris. Il est récompensé de la médaille de bronze pour son bureau « l’ensemblier ». La Seconde Guerre Mondiale sera une période charnière pour sa production. La baisse de qualité, la pénurie de matériaux le poussent à perfectionner la standardisation de la production. Il met au point des meubles démontables avec un système de montage rapide dont il dépose le brevet. « La tigette Sornay » marque la naissance du mobilier kit. Il l’expose à la Galerie Mai à Paris puis la tigette sera distribuée par Mennecy Décoration. Le bois reste le matériau phare d’André Sornay. Au point culminant de l’art décoratif moderne, le travail d’André Sornay suit le mouvement de la modernité aussi observé chez d’autres créateurs de son époque, tout au long de sa production il s’éloigne des normes classiques de l’ébénisterie avec une approche anticonformiste du métier. Son travail fera l’objet d’une exposition au Metropolitan Museum of Art à New York.