Vous possédez une faïence de Rouen et désirez connaître sa valeur en vente aux enchères ?
Nos commissaires-priseurs et experts du département Arts de la table et argenterie - vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre faïence de Rouen, pour connaître sa valeur sur le marché de l’art.
Dans cet article, découvrez l'histoire et les caractéristiques de la faïence de Rouen, apprenez à l'estimer et découvrez son prix en ventes aux enchères !
Comment reconnaître une faïence de Rouen ?
La France est le berceau des faïenceries parmi les plus reconnues à travers l'Europe. La plus ancienne est celle de Rouen, incarnant l'élégance à la française, de la Renaissance jusqu'au milieu du XIXe siècle. La création des premières faïences françaises remonte au XVIe siècle, avec Masséot Abaquesne, l’une des figures les plus importantes de la faïence avec Bernard Palissy. Originaire de Rouen, cet artiste aux mille talents dirige des projets majeurs, notamment la réalisation des pavements du Château d’Ecouen. En 1545, il produit également environ 5000 pots d'apothicaire sur le modèle des albarello italiens pour Pierre Dubosc. Rouen reste inconnue en tant que ville de faïencerie pendant près de cent ans, jusqu'à l'octroi d'un privilège du Conseil d'État en 1644 autorisant la production de faïence. Poterat est alors chargé de cette exploitation. Cet événement marque le début d'une prospérité florissante pour la faïence de Rouen, alors produite dans 18 manufactures. Le dernier four s’éteint en 1847.
La faïence de Rouen se caractérise par une composition en céramique stannifère, également appelée « faïence commune ». Elle est formée d'une pâte d'argile rouge rosée, revêtue d'une glaçure blanche opaque et minutieusement peinte à la main. La texture du biscuit présente un grain de finesse modérée, perceptible lorsqu'une partie de la glaçure perd partiellement son éclat. Quant à l'émail, élaboré à partir d'étain, il enveloppe le biscuit de sa blancheur opaque, conférant une texture épaisse. Sur les objets les plus anciens du XVIIe siècle, l'émail arbore une teinte blanc bleuté. Les teintes prédominantes pour l'ornementation se concentrent principalement sur le camaïeu bleu, parfois agrémenté de nuances rouges, ou puisées dans la palette de grand feu, incluant le bleu de Rouen, le rouge cerise, le jaune citron et le vert émeraude. Outre les indications de manufactures et la date, les symboles présents sur une faïence ancienne de Rouen ne fournissent généralement pas d’éléments suffisants pour déterminer son origine. Les marques utilisées sont souvent des motifs simples ou une seule initiale de l’artisan.
Pour reconnaître votre faïence de Rouen, il vous faut faire preuve de patience et de recherches. On observe la qualité de la pâte, de l’émail et bien sûr le décor qui peut être typique. Les couleurs peuvent également permettre de déterminer l’origine d’une faïence.
Comment estimer la valeur d’une faïence de Rouen ?
La qualité de la faïence
La diversité de la faïence de Rouen est notable, tant dans les motifs que dans les styles. Ces caractéristiques se reflètent dans la variation des prix qui débutent à une cinquantaine d'euros pour des objets classiques, comme les plats de service et les assiettes en camaïeu bleu à motifs grossiers. Les pièces d'exception peuvent atteindre, quant à elles, plusieurs milliers d'euros, comme certains plats ornés de scènes de personnages chinois, entourés de lambrequins.
Le style des décors
La faïence de Rouen évolue à travers différents styles au fil des siècles.
La Majolique italienne est la faïence de Rouen la plus ancienne, produite de 1550 à 1650. Elle est très rare aujourd'hui et possède une grande valeur. Le style décoratif comprend des motifs Renaissance comme des grotesques, des rinceaux et des figures au nez busqué et aux lèvres charnues.
Le style Nivernais ou Hollando-Chinois, de 1647 à 1710, présente des décors de camaïeu bleu inspirés des faïences de Delft et de Nevers, intégrant des motifs orientaux à la mode à l'époque.
Le style à Lambrequin et au décor rayonnant est quant à lui caractérisé par des motifs répétitifs de broderies bleues, de lambrequins et de ferronneries, empruntés aux garnitures d'étoffes de l'époque.
Le décor ocre niellé en vogue dès 1720 est caractérisé par un fond jaune couvert d'arabesques noires. Les pièces les plus recherchées sont les assiettes et les bannettes décorées à l’ocre niellé.
Les imitations chinoises interviennent dans la faïence de Rouen vers 1725. Ce style est influencé par la porcelaine de la compagnie des Indes, avec des décors irréguliers et une palette de couleurs variée.
Les décors de personnages apparaissent au milieu du XVIIIe siècle, inspirés des productions de Nevers. La faïence met en scène des sujets mythologiques entourés de guirlandes de fleurs et de fruits.
Le décor Rocaille s'inspire du style rocaille de l'époque Louis XV. La faïence présente alors des scènes de chasse, des fleurs, des ornementations entrelacées, etc.
L’état de conservation
La qualité de conservation d’une faïence de Rouen peut se reconnaître de différentes façons, afin de détecter certains défauts comme les fêles. Celles-ci peuvent se situer à divers endroits de la faïence, sur la surface, les bords ou la base. Elles peuvent également traverser une partie spécifique de l’objet ou s'étendre sur toute sa surface. Il est parfois possible de sentir une légère différence de texture en passant le doigt sur la surface de la faïence. Mais dans de nombreux cas, les fêlures sont si fines qu'elles sont difficiles à détecter au toucher. Elles peuvent être plus visibles sous un éclairage direct, en créant des reflets particuliers. Mais, tout dépend de la profondeur des fêles et de la qualité de l'émail. Les éclats reflètent un mauvais état de conservation de l’objet, et peuvent diminuer considérablement sa valeur. Les morceaux manquants sur le bord ou la surface résultent d’un impact, d’un choc ou d’une chute. D’autres imperfections sont également à considérer comme la présence de cheveux sur la surface de la faïence, les sauts d’émail ou les égrenures, ces petits éclats causés par des impacts, des manipulations incorrectes ou des conditions de stockage inappropriées.
L’estimation d’une faïence de Rouen dépend de la forme de la pièce, de son décor, de son ancienneté et son état. Un grand plat rond du XVIIIème siècle, décor polychrome aux chinois, a récemment été vendu 3 200 euros, un plat plus simple à décor émaillé d’un panier fleuri en blanc et bleu a obtenu 600 euros. Vous le voyez, le décor et la qualité des couleurs changent nettement l’estimation. Les plats à lambrequins de la manufacture, vers 1725 peuvent être vendu jusqu’à 16 000 euros.
Les belles ventes de faïences de Rouen
Une bannette du XVIIIe siècle, vers 1725, en faïence à décor ocre niellé est vendue 146 000 euros. Ce record est attribué sur une estimation haute de « seulement » 30 000 euros. Dans le fond ocre niellé décoré de rinceaux fleuris, un enfant ramasse une balle. La réserve est encadrée par une frise dentelée dans une gamme de bleu nuancé. L'aile de la pièce présente un ruban ocre embelli de motifs floraux enroulés, ainsi que dix espaces réservés en treillage, délimités par une bordure dentelée en bleu. Les anses sont à fond moucheté bleu.
Un très rare vase pot-pourri en porcelaine tendre de forme balustre à godrons en relief sur la base et le col est adjugé 99 000 euros, malgré la présence d'un infime cheveu sur le col et le couvercle manquant. À décor en camaïeu bleu de motifs de ferronneries et rinceaux feuillagés, le vase est décoré de fleurs et rubans sur fond bleu. Il provient de la manufacture de Louis Poterat au XVIIe siècle, vers 1690.
Une grande coupe circulaire en faïence à décor bleu, rouge et ocre niellé, au centre deux satyres dansant autour de Bacchus en bleu sur fond orné de larges rinceaux feuillagés est adjugée 85 000 euros. Des motifs de treillage et rinceaux dans un galon à fond ocre embellissent le bord, avec des coquilles et rinceaux en rouge sur fond bleu. Le bord extérieur est décoré d'un galon à fond ocre à treillage. Cet objet date du XVIIIe siècle, vers 1725. Il comporte de petits éclats restaurés sur le bord.
Faïences de Rouen adjugées chez MILLON
Découvrez quelques faïences de Rouen adjugées aux ventes aux enchères de la Maison MILLON et faites estimer la vôtre !
Un grand plateau de table de cabaret rectangulaire en faïence à décor en camaïeu bleu et ocre rouge d'un groupe de cinq Chinoises à coiffure à la fontange est adjugé 8 900 euros. La Chinoise du centre tient une grande fleur au milieu d'une végétation luxuriante. Des galons de lambrequins en bordure entourent le plateau qui date de la fin du XVIIe siècle, début XVIIIe siècle ;
Une assiette ronde du XVIIIe siècle, à décor en plein en camaïeu bleu et rouge de six rinceaux rayonnant s'épandant de l'aile au bassin est vendue 6 800 euros. Le centre de l'assiette est décoré d'une représentation d'une Chinoise ;
Une assiette en faïence du XVIIIe siècle, à décor polychrome en plein sur le bassin de trois Chinoises à robe jaune, l'une avec ombrelle, l'autre avec éventail, la dernière joue d'un instrument de musique, est adjugée 4 400 euros. Le décor à quartieri sur l'aile comporte trois fleurs jaunes sur fond bleu séparées par trois motifs floraux en réserve ;
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